PROPOSITION #5"On se fout des coûts de la séparation, l'important c'est d'avoir un pays", affirment les séparatistes.
D'accord bande d'insouciants, mais il vous faut savoir en toute lucidité la gravité qu'implique votre décision.
- Fort à parier que la séparation entraînerait un effet d'incertitude sur les investissements des entreprises locales et étrangères, engendrant un ralentissement économique et une augmentation du chômage. Je crois que c'est Pierre Fortin, professeur d'économie à l'UQAM et ancien conseiller de René Lévesque qui a parlé d'une augmentation de 2%, tandis que le député John McCallum parle plutôt de 5%.
- Le Québec devrait prendre en charge environ le quart de la dette fédérale. On peut dès lors imaginer d'âpres négociations. Avec ses propres dettes, la dette consolidée du Québec serait de plus de 660 milliards de dollars. En prenant en compte simplement la dette nette du fédéral et du provincial, le ratio dette-PIB dépasserait les 120%. On serait l'une des pires républiques de bananes du monde. (http://www.quebec-politique.com/article195.html)
- La séparation engendrerait de telles contraintes budgétaires qu'il lui serait nécessaire de couper dans presque tous ces services et d'augmenter de façon drastique ses taxes et impôts, causant un effet d'entraînement sur l'émigration des hauts salariés. Un genre d'effet boule de neige est à craindre.
- Les Québécois qui resteraient deviendraient en colère. Que pourrait-il sortir de cette colère? Une guerre civile? Je ne fais qu'émettre des hypothèses.
- Et à propos de sa monnaie, le Québec devrait utiliser, du moins pendant une certaine période, le dollar canadien, ce qui le rendrait dépendant des décisions économiques du Canada. Plutôt ironique pour un pays qui veut devenir indépendant. Ne trouvez-vous pas?
Pour comparer quelques ratio dette-PIB du monde: http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pays_par_dette_publique
Bonjour François,
RépondreSupprimerJ’ai décidé de reprendre la plume. Je ne peux laisser vos textes sans réponse considérant qu’ils seront en ligne pendant dans années. Les internautes pourront lire une opinion contraire.
Je ne peux nier qu’il y aura une période d’incertitude après l’indépendance, une période de transition à l’intérieur de laquelle notre économie ainsi que celles de nos voisins devront s’adapter. Les indépendantistes lucides reconnaissent cette situation et prennent des mesures pour en amoindrir les conséquences. Prenons, un exemple : Jacques Parizeau avait constitué une réserve financière pour stabiliser notre économie au besoin.
Oui, nous devrons prendre une partie de la dette en charge, cependant nous aurons aussi une augmentation de nos revenus par le rapatriement des impôts et des taxes du palier fédéral. De plus, vous semblez oublier que le partage avec le Canada ne concerne pas seulement la dette mais aussi les actifs (les immeubles, les infrastructures portuaire, militaire, les paiements à l'assurance-chômage, etc.,).
En ce qui concerne la monnaie. Oui, le Québec gardera le dollar canadien et il aura peu de contrôle direct sur cette monnaie à court terme. Par contre, j’y vois une sécurité pour les Québécois afin de s’assurer que la transition vers le pays se déroule convenablement au niveau économique. Les Québécois pourront par la suite établir leur monnaie s’ils le jugent pertinent. Mais en attendant, la conservation du dollar canadien est une police d’assurances contre les représailles économiques. Je m’explique. À la suite de l’indépendance, la Banque du Canada continuera à soutenir sa monnaie. Elle ne sabordera pas la valeur de la monnaie canadienne pour nuire au Québec indépendant, car ce serait nuire à l’économie canadienne. Le Canada travaillera donc à la stabilisation économique le plus rapidement possible à la suite d’un référendum. À moyen terme, nous pourrions négocier avec le Canada une certaine forme de participation aux décisions concernant la monnaie.
Je ne commenterai pas vos allusions à la guerre civile…menaces d’une autre époque.
Bonne journée!