lundi 16 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (11)


ENTREVUE ENTRE
FRANÇOIS L'INTERVIEWER ET
FRANÇOIS L'INTERVIEWÉ

FRANÇOIS L'INTERVIEWER - Bonjour, Monsieur Langlois. Merci d'avoir accepté cette entrevue qui devrait conclure votre analyse personnelle du combat entre le fédéralisme et le séparatisme.

FRANÇOIS L'INTERVIEWÉ - Le plaisir est pour moi.

L'INTERVIEWER - D'entrée de jeu, j'ai cru remarquer une certaine antipathie pour les séparatistes. Seriez-vous anti-séparatistes?

L'INTERVIEWÉ - Je ne suis pas anti-séparatistes mais bien anti-séparation. Voyez-vous, les séparatistes, comme tout autre groupe politique ou social, ont le droit au Canada de militer pour leurs idées. Il faut seulement être dans les normes de la libre-expression, c'est-à-dire, ne pas porter de libellé diffamatoire, avoir un discours haineux ou tenir des propos racistes. Mais oui, je voue à la séparation une certaine animosité: elle veut séparer un grand pays qui a fait ses preuves à travers le monde. Je pourrais mentionner les casques bleus, notre engagement pour la paix dans le monde, notre leadership en ce qui a trait à l'aide à l'Afrique par le truchement de l'ACDI mais surtout, notre grande passion pour le parlementarisme qui nous a permis, sans aucun affront physique depuis plus de 150 ans, à construire le pays que nous sommes: une terre d'accueil pour toutes personnes de bonne volonté.

L'INTERVIEWER - Pourtant, il y eu la nuit des longs couteaux, la crise d'octobre, la conscription et une foule d'agissements du Canada anglais contre les intérêts québécois.

L'INTERVIEWÉ - Tous les événements que vous venez de mentionner peuvent être interprétés selon un autre angle de vue: l'urgence nationale. À vrai dire, je crois que toutes fédérations vivent des moments difficiles dépendamment des situations négociées entre les différentes factions fédérées. En contre-exemple, croyez-vous que l'Alberta a trouvé juste le Programme énergétique national? De plus, suite à ce programme, on a vu la naissance du mouvement de séparatisme albertain. L'égoïsme amène toujours le séparatisme.

L'INTERVIEWER - Donc, vous êtes fédéraliste.

L'INTERVIEWÉ - Je suis fédéraliste par défaut. Au Québec, il n'y a que deux façons d'être par rapport au Canada: on est soit fédéraliste ou séparatiste. Si je ne suis pas séparatiste, donc je suis fédéraliste.

L'INTERVIEWER - Pouvez-vous nous expliquer plus en détail ce que vous entendez "par défaut"?

L'INTERVIEWÉ - Parce qu'en réalité, je suis un internationaliste institutionnel et un mondialiste. J'espère une complète collaboration, une liberté totale entre les états-nations. À ce propos, ce qui se passe en Europe est remarquable; à long terme, j'ose espérer un pays unique que nous appellerons l'Europe, qui ne parlera que par un seul chef: le président de l'Union européenne. Transposons nous maintenant en Amérique du Nord avec l'ALÉNA comme base à un projet d'union nord-américaine. 3 territoires du nord canadien, 10 provinces canadiennes, 50 États américains, le district de Columbia, 31 États mexicains et le district fédéral de Mexico; rien ne pourrait arrêter ce super-pays de 94 états (96 en comptant les districts américain et mexicain). Nous aurions une masse de 450 millions d'habitants, un marché immense sans aucune entrave de toute sorte. Il y aurait 3 langues officielles à apprendre, on pourrait travailler sans visa de la base d'Alert à la ville de Tapachula, on offrirait à des millions d'illégaux de se régulariser ou à des moins nantis d'essayer leur chance ailleurs. Peut-être réglerions-nous le problème de la crise de la main d'œuvre par la même occasion.

L'INTERVIEWER - Mais vous n'y pensez pas! Les États-Unis nous contrôleraient comme jamais!

L'INTERVIEWÉ - Au contraire, nous aurions des voix au Congrès américain et à la Maison blanche (en imaginant qu'on opte pour Washington pour être la nouvelle capitale de ce super nouvel état). Jamais les Américains ne seraient allés en Afghanistan, il ne pourrait plus faire voter des lois protectionnistes à l'encontre du Canada et les Républicains américains ne pourraient plus jamais prendre le pouvoir (puisque la majorité des Canadiens et des Mexicains sont pro-démocrates). La peur d'être contrôlé, c'est dans la tête. Vous connaissez l'adage, lorsqu'on ne s'occupe pas de politique alors la politique s'occupe de vous. Alors, si on laisse les décisions politiques se prendre ailleurs, alors ailleurs prendra des décisions pour nous. Voilà en gros pourquoi je suis anti-séparation: je veux continuer d'avoir mon mot à dire dans le Canada à défaut de ne pouvoir le faire au Mexique et/ou aux États-Unis. De toutes façons, c'est archi-connu depuis des lustres: l'union fait la force.

L'INTERVIEWER - Croyez-vous au Père Noël?

L'INTERVIEWÉ - J'admets que je pars de loin si je veux promouvoir cette idée d'union nord-américaine. Les prétendus bases à ce projet, posées par G.W.Bush, Vicente Fox et Paul Martin, ont déclanché l'ire des conspirationnistes, tout comme celle des nationalistes de tout acabit. Vraiment, nous sommes prisonniers de nos archétypes politiques, et c'est nous tous, les jeunes générations, qui sommes les plus à plaindre.

À suivre...

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