jeudi 5 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (2)

J'aurais voulu faire quelques mises au point ou soumettre quelques commentaires à propos de la tournure fielleuse dont s'est imprégnée le débat. J'aurais voulu également poser certaines questions aux séparatistes (et dans une moindre mesure aux fédéralistes) afin de mieux les comprendre psychologiquement mais je vais garder cela pour demain. Je suis conscient que je marche sur des oeufs. Mais vous allez apprendre à me connaître, je suis prêt à tout pour ce qui concerne l'atteinte de la vérité (je vous dis, vraiment utopiste le bonhomme).

PROPOSITION #2

"Il y a un gouvernement de trop et c'est le fédéral", affirment nos amis les séparatistes.

A CONTRARIO:

  • Le fédéralisme permet des économies d'échelle liées au partage des services communs avec les autres provinces. Imaginons être 10 à vouloir s'acheter un immeuble à logements. On va partager le chauffage, les rénovations communes, le paiement des taxes et tout autre chose dont les copropriétaires doivent s'acquitter lorsqu'ils partagent une copropriété. De la même façon au Canada, on partage le service de la monnaie, l'armée, le ministère des affaires internationales et tout autre chose dont le fédéral s'occupe à lui seul. Imaginer qu'on veuille se séparer, il faudrait assumer seul tous ces services ci-haut mentionnées. Il faudrait même les créer ce qui apporterait une charge additionnelle. On le pourrait sûrement, mais ce serait se compliquer la vie pour l'unique raison de briller seul comme pays dans le monde. Selon moi, vaut mieux à cet effet chercher à s'affirmer en tant que nation qu'en tant que pays.
  • Grâce à ce deuxième niveau de gouvernement, le fédéral a versé via la formule de péréquation près de 8 milliards de dollars en 2008-2009 (http://www.cirano.qc.ca/fin/texte_perequation_lacroix.pdf). Donc, un Québec séparé aurait à peu près 8 milliards de dollar en moins pour boucler son budget annuel, et on parle juste de se priver de péréquation. 8 milliards, c'est énorme pour une province surendettée comme la nôtre!
  • Les deux paliers de gouvernement pratique une saine concurrence qui est préférable à un monopole et cela se traduit par une amélioration des services publics.
  • Selon moi, le fédéral nous protège des visées impérialistes américaines, comme il l'a fait en 1775-76, 1812-14 pour ne nommer que ces deux tentatives américaines de nous conquérir. Nous serions assurément américains n'eût été de l'aide de nos camarades Canadiens anglais. Et je pourrais faire la nomenclature des tractations politiques entre le Canada et les États-Unis qui nous auraient laissé pour compte si nous n'avions pas fait partie du Canada.
  • Au risque de me répéter (lire ma publication d'hier), le Québec bénéficie d'une représentation au sein de toutes les institutions fédérales canadiennes, ce qui lui permet d'influencer le Canada tout entier.
"Le fédéralisme a été et demeure rentable pour le Québec... La souveraineté ne peut conduire le Québec qu'au morcellement, à la désintégration plus ou moins prononcée du marché commun canadien..." André Renauld, économiste, 1990. http://www.assnat.qc.ca/Fra/Membres/notices/q-r/RAYNA.htm

1 commentaire:

  1. Bonjour François,

    À mon avis l’indépendance politique pour une nation est préférable à la dépendance partielle ou totale qu’elle soit douce ou brutale, mais vous voulez parler comptabilité alors nous parlerons comptabilité. Si l’avenir de la nation québécoise se résume à deux colonnes de chiffres pour vous…

    Vous parlez d’économies d’échelle et d’avantages financiers comme la péréquation. Je ne suis pas un spécialiste de ces questions et oui il y a sans doute des domaines où faire partie du Canada peut être avantageux d’un point de vue économique.

    En contrepartie, vous oubliez les coûts reliés aux querelles fédéral/provincial, aux interventions du Canada dans nos champs de compétences qui provoquent des dédoublements inutiles, à la perte de contrôle du Québec dans de nombreux champs de compétence. Avez-vous songé à l’impact de l’impuissance du Québec en matière de transport et aux conséquences sur notre économie ? Les transports ferroviaire, maritime et aérien constituant des assises fondamentales de l’économie.

    J’aimerais aussi vous lire sur le ratio économies d’échelle/perte de pouvoir politique. Grâce à vos économies d’échelle les Québécois participent à des opérations militaires qu’ils désapprouvent. Grâce à vous économies d’échelle les Québécois font piètre figure sur la scène internationale en ce qui concerne la lutte en changements climatiques. Je pourrais vous citer de nombreux autres exemples.

    De plus, vous oubliez les gains en impôts que nous ferions soit environ 40% qui se rend au fédéral et les économies dégagées par la restructuration des services gouvernementaux au Québec à la suite de l’indépendance. Tant qu’a parler comptable parlons réingénierie.

    En ce qui concerne votre peur des États-Unis. Sachez que l’on ne fait pas l’histoire avec des « si ». Et oui, peut-être que le Canada dans son entier ou en partie (et pas seulement le Québec) ferait partie des États-Unis si l’armée britannique (et non nos amis Canadiens) ne serait pas intervenue. Et alors ?

    Voici ce qu’il vous faut démontrer pour réussir à faire peur à vos lecteurs : est-ce que le Québec indépendant ferait partie des États-Unis ? Difficile à démontrer vous en conviendrez. Est-ce que les Québécois voudraient s’affranchir de la tutelle canadienne pour la remplacer par la tutelle américaine. Et de quelle manière les Américains s’y prendraient au juste pour nous annexer ? Nous ne sommes plus au XIXe siècle monsieur.

    Bonne journée!

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