lundi 30 novembre 2009

La Route des clochers (6)





Après le diner, toujours à Sainte-Angèle-de-Laval, on a visité le Centre de la diversité biologique du Québec. Malgré l'automne, ce parc a dévoilé les charmes de son verger et de sa forêt. Ce refuge d'arbres, plantes et de fleurs doit révéler d'innombrables surprises en été.

Manque de temps, on écourta notre visite. Nous embarquions dans la voiture et nous allâmes par le village de Saint-Grégoire prendre quelques clichés du Vieux-Moulin et de l'Église de Saint-Grégoire-le-Grand (1850).

http://www.biodiversite.net/coordonnees.php
http://www.grandquebec.com/centre-du-quebec/eglise-saint-gregoire/
http://grandquebec.com/centre-du-quebec/moulin-saint-gregoire/

dimanche 29 novembre 2009

La Route des clochers (5)


Continuant notre route, nous passâmes par Les Becquets. Juste après, nous fîmes halte au Moulin Michel. Un certain Alfred Michel fut le dernier meunier à opérer ce moulin datant de l'époque Seigneurial. Celui-ci est désormais un centre d'interprétation historique avec dans la cour arrière une scène pour des spectacles en plein air. D'ailleurs, Florence K. affichait complet pour sa représentation.

Reprenant notre chemin, on passe Gentilly pour aller voir la centrale nucléaire. Malheureusement, l'accès est interdit. Un gardien d'Hydro-Québec en camionnette nous interpelle. Très sympathiquement, il nous explique qu'il est interdit depuis les attentats du 11 septembre 2001 de visiter les installations.

On quitte les lieux et on passe à proximité du parc industriel de Bécancour. J'ai encore loupé une belle occasion: ce site est gigantesque et les industries de ce parc détonnent dans un paysage si agricole. J'aurais eu de bonnes photos; j'en suis convaincu.

Après une dizaine de kilomètres, on décide d'arrêter diner. On s'est acheté quelques grignotines avec du fromage en grain à Sainte-Angèle-de-Laval. La préposée du dépanneur a eu la gentillesse de nous avertir qu'une sorte de fromage était frais du jour et que les autres ne l'étaient pas. Pendant qu'elle me faisait payer, elle échappa le terminal d'interact et s'excusa du fracas causé par sa chute. C'est pas à Montréal, ni à Québec qu'on aurait eu droit à tous ces égards.

http://www.moulinmichel.qc.ca/

samedi 28 novembre 2009

La Route des clochers (4)

Nous avons poursuivi notre chemin en passant par le village de Sainte-Croix. Cette petite municipalité dessert les services pour ses quelques résidents et les fermiers environnants. Il y a certaines maisons à vendre. À part l'église, nous n'avons trouvé aucun intérêt à rester plus longtemps à cet endroit.

Nous avions l'intention de visiter le Domaine Joly-de-Lotbinière mais on a raté le coche. Nous ne voulions pas perdre de temps à revenir sur nos pas, nous avons donc décidé de passer outre et de garder pour une autre fois l'exploration de ce parc-jardin reconnu.

Ce choix nous permit de parvenir plus rapidement à Lotbinière. Nous avons admirer d'anciennes maisons canadiennes ayant plus de 200 ans, des croix de chemin qui à une époque pas si lointaine pullulaient fièrement sur tous les rangs du Québec et nous avons contemplé la majestueuse Église St-Louis, oeuvre de l'architecte François-Baillargé. Malgré son statut de bien patrimonial, l'église montre des signes évidents de vieillissement. Si rien n'est fait, nous perdrons encore un vestige de notre glorieux passé.

Reprenant le volant, ma femme et moi traversîmes le village de Leclercville. Le point d'intérêt est sans aucun doute l'Église Sainte-Emmélie. À certains égards, nous trouvons qu'elle partage quelques ressemblances architecturales avec la Sainte-Chapelle du Château de Vincennes de Paris.






http://www.ville.sainte-croix.qc.ca/site.asp
http://www.domainejoly.com/
http://www.municipalite.lotbiniere.qc.ca/files/Circuit-Patrimoine.pdf
http://www.grandquebec.com/chaudiere-appalaches/eglise-st-louis/
http://www.munleclercville.qc.ca/indexFr.asp?numero=15

jeudi 26 novembre 2009

La Route des clochers (3)

On a retourné quelque peu sur nos pas afin de commencer littéralement notre périple sur la 132. Elle commence à St-Nicolas: ancienne ville fusionnée à Lévis. Cet arrondissement est située à l'ouest du Pont Pierre-Laporte. La route 132 s'appelle sur la majorité de son trajet Marie-Victorin, en l'honneur du frère Marie-Victorin, un intellectuel canadien de la première moitié du XXe siècle surtout reconnu pour ses travaux en botanique.

On est arrêté quelques instants pour admirer le Howard Johnson Stastny Plaza ayant pignon sur rue au 537 Marie-Victorin. Cet hôtel de la chaîne Howard Johnson Resort a conclu un partenariat avec l'ancien joueur de hockey Marian Stastny. Le club de golf du gîte obtient ainsi une visibilité enviable et Marian Stastny semble avoir le béguin pour ce terrain qu'il dorlote tout le long de la saison estival.

Nous sommes repartis vers St-Antoine-de-Tilly. J'ai cru remarquer, en regardant sur ma droite au travers des arbres clairsemés, avoir loupé une vieille artère de St-Nicolas: le Chemin du Moulin. Il semblait poindre une belle église et son presbytère. Qu'à cela ne tienne; nous y retournerons un moment donné.

Arrivé à St-Antoine-de-Tilly, nous constatâmes la beauté pittoresque de ce village. Mon ami Robin m'a rapporté avoir entendu que ce village est reconnu comme l'un des plus beaux du Québec. Nous témoignons: cela est vrai. Il y a cette vénérable église (1786), ce beau manoir ancestral (1788) et toutes ces antiques maisons qui font le charme particulier de ce ravissant village.

P.S.: J'ai eu le culot de m'introduire dans l'église. Il y avait un mariage, un baptême ou je ne sais quoi. Les paroissiens m'ont regardé d'un oeil antipathique. J'ai quand même eu l'audace de prendre des photos. Ma femme me dit souvent qu'un jour, je vais manger une volée. Je pense qu'elle a raison.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Victorin
http://www.golfhotelstastny.com/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Antoine-de-Tilly
http://www.saintantoinedetilly.com/

mercredi 25 novembre 2009

La Route des clochers (2)

De grand matin, on est d'abord arrêté voir le Parc des Chutes-de-la-Chaudière. Nous habitons Québec depuis plus de 10 ans et nous n'étions encore jamais allé voir ce majestueux attrait visuel de la grande ville de Lévis.

Les chutes font presque 40 mètres de hauteur, le pont suspendu sur la rivière Chaudière a donné le vertige et des sueurs froides à mon épouse, la nature est riche et verdoyante malgré l'automne déjà grandement entamé... et nous avons remarqué un gentil petit écureuil qui ne s'est pas fait prier pour prendre la pose. Nous y retournerons cet hiver et cet été. Un oasis de verdure juste au sud des ponts de Québec.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_des_Chutes-de-la-Chaudi%C3%A8re
http://www.chaudiereappalaches.com/tourisme-vacances-quebec/m-1538-50-parc-des-chutes-de-la-chaudiere-levis-levis-charny-parc-et-sentiers-pedestres-plein-air.cfm
http://www.cgq-qgc.ca/tous/geotour/sites.htm#partie6
http://www.pbase.com/zobroc/chaudiere

mardi 24 novembre 2009

La Route des clochers

J'ai effectué en fin de semaine un petit voyage touristique: j'ai complété la route 132. J'ai parcouru la moitié de cette route cet été en passant par le Bas-St-Laurent et la Gaspésie. Cet automne, je l'ai achevé en passant par les régions de Chaudière-Appalaches, Centre-du-Québec et Montéregie. J'ai appelé ce voyage "La Route des clochers"; en l'honneur de tous les clochers photographiés sur mon chemin et de cette portion de la route 132 dans la MRC de Bécancour qui porte ce titre.

Ce que j'ai vu: un Québec d'une rare beauté, des villages bucoliques et des routes de campagnes rustiques, reposantes... et maganées. Ce Québec, je l'ai appelé le vrai Québec. C'est un Québec agricole avec en contraste une lourde vie industrielle. On y constate également un passé religieux glorieux et pas tout à fait mort. Et les gens du bas pays sont tellement sympathiques. Aucune comparaison n'est possible avec Montréal ou Québec, même avec le Saguenay Lac-St-Jean.

Pour ne pas souffrir de fatigue au point d'en mourir d'un accident de la route, et pour profiter au maximum des paysages qui défilaient sous nos yeux, nous avons, mon épouse et moi, divisé le voyage en deux parties. On a d'abord roulé du nord de Charlesbourg jusqu'à Yamaska (200 km) pour ensuite bifurquer vers St-Hyacinthe voir notre amie Lucie. On a visité sa ville et son exposition. Elle peint de très jolis tableaux. De ce fait, elle s'est jointe à un collectif pour révéler au public tout son art et son savoir-faire. On a bu et bien ri, puis on a dormi d'un léger sommeil comme les fêtards savent si bien le faire. Le lendemain, on a pris l'autoroute 20 pour sortir à Boucherville afin de remonter jusqu'à Sorel (75 km). On a terminé ce petit voyage en prenant le traversier pour se rendre à Berthierville. De là, on a reprit la 40 pour finalement retourner à notre maison. Je vous fait le topo durant la semaine et vous fait voir les magnifiques photos prisent avec notre appareil photo (Canon numérique EOS Rebel).


P.S.: J'ai laissé conduire ma femme presque tout le long. Pas le choix: elle apprend à conduire. C'était long, mais long... pas grave: les paysages me faisaient oublier l'attente.

lundi 23 novembre 2009

De la servitude moderne (4)

La réalité, je vais vous la dire: tout le monde s'en fiche. Les uns disent mais ne font pas. Les autres prétendent mais ne pensent pas. Et moi dans tout ça, je fais comme tout le monde.

On est tous le tyran de quelqu'un d'autre. On est tout plein de bons sentiments mais rien en dedans qui vaille sincèrement. Des journées, je nous exècre.

Vais-je pour autant laisser mon job pour devenir agitateur professionnel? À quoi bon? Le monde regarde leurs postes de télé, moi je blogue sans âme qui m'écoute et la terre, elle, elle continue de tourner.

Pour me retrouver où? À suivre les pas du miséreux prêt à tout pour ne plus être gueux? Plutôt mourir que de suivre la cohorte des vivants trépassés! Plutôt jouer mon rôle que de servir d'exemple à ne pas suivre!

Heureusement, il y a demain; un autre jour, malheureusement toujours le même. Rien de nouveau sous le soleil, dit l'adage. Si seulement le soleil se levait, je veux dire, s'il se levait vraiment, juste une fois­.

Il y a des jours comme ça...

dimanche 22 novembre 2009

De la servitude moderne (3)

Malgré la récession, les 100 Canadiens ou familles canadiennes les plus riches ont vu leur fortune s'accroître d'environ 5% en 2009. Quand on fait la somme de la richesse de ces individus et familles, on arrive au faramineux chiffre de 170 milliards de dollars.

À titre d'exemple, prenons juste le capital financier personnel de Paul Desmarais Senior: 4,28 milliards de dollars. Ce montant exubérant arrive en 6e position selon le magazine Canadian Business. Nonobstant son droit d'avoir tant d'argent, de l'avoir mérité, d'avoir fait les bons placements aux bons moments et de n'en devoir à personne selon l'état de droit capitaliste qui nous régit, je ne peux me faire à l'idée qu'un individu puisse à lui seul posséder autant de pognon.

Je veux dire, pourquoi avoir besoin de tant d'argent? Personnellement, j'aimerais en avoir plus mais je ne quémande pas d'argent à cet homme en particulier, ni aux 100 plus grosses richesses du pays. Cependant, je pose la question: pourquoi thésauriser ce si gros pécule? Je veux dire, si j'ai 500 000$, j'en ai en masse pour refaire ma vie, ne plus écoeurer personne, ne plus avoir besoin de travailler et mener la vie dont je rêve depuis toujours: m'occuper des miens, voyager et faire du bénévolat pour des oeuvres qui me tiennent à coeur. J'imagine que je pourrais gâter mes proches en ayant deux millions de dollars (voir un million). Mais poussons cette réflexion à son paroxysme: peut-être ais-je mal planifié mes besoins. Peut-être ais-je besoin de 5 millions de dollars, disons 20 millions, pour assouvir mon appétit de matérialiste et tenir hors de la pauvreté ma famille immédiate (je fais un peu de sarcasme ici, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué). Toutefois, je repose la question: pourquoi avoir besoin de 4,28 milliards de dollars?

Je trouverai toujours qu'une fortune dépassant les 20 millions de dollars est un crime contre l'humanité. Avec 20 millions, t'as un yacht, une maison cossue, une Porsche puis du fric à ne plus savoir quoi faire. À moins de s'appeler Mike Tyson ou MC Hammer, faut être cave pas à peu près pour flamber autant d'argent.

Se monter une situation financière enviable afin d'assurer ses vieux jours restera toujours une activité fort louable et avisée. Si ce travail mène à se libérer de l'esclavage de devoir gagner sa pitance à la sueur de son front, alors tant mieux. Mais si cette ardeur nous guide vers l'opulence, il y a des questions à se poser.

Cet argent est souvent le résultat d'une plus-value obtenue au détriment du labeur d'autrui. Ces richesses constituent autant de ressources qui ne sont pas utilisées au service du bien public. Je sais: plusieurs de ces 100 riches sont des philanthropes généreux, et c'est tout à leur honneur. Mais les sommes qu'ils investissent sont infiniment minimes en regard de ce qu'ils possèdent... et de ce qu'ils pourraient faire.

Pensez à ça lorsque vous vous coucherez ce soir: les 100 personnes les plus riches du Canada peuvent liquider sur le champ la quasi-totalité de la dette provinciale du Québec (!!!). 100 individus ou familles peuvent régler le fardeau étatique de 7,8 millions de Québécois. Moi, ça me sidère. Pas jaloux mais sidéré.

N.B.: 1 milliard c'est 1000 millions. 4,28 milliards c'est 4280 millions.

Photo: http://acilr-cdril.com/CD_No1/A_Web/A_Web0/Everest/SheilaFraserRelation/1970_2003_PauldesmaraisCremalliere_Fr.htm

Liste des 100 plus riches Canadiens: http://list.canadianbusiness.com/rankings/rich100/2009/ranking/Default.aspx?sp2=1&d1=a&sc1=0

samedi 21 novembre 2009

De la servitude moderne (2)

Toujours un milliard d'enfants vivraient sous le seuil de la misère. Certes, les chiffres semblent signaler une amélioration substantielle du sort des enfants depuis la signature en 1989 de la Convention internationale des droits de l'enfant mais il en reste toujours un milliard vivant avec des problèmes importants (malnutrition, mortalité infantile, accès à l'eau potable et à l'éducation, etc.). Faits accablants: les États-Unis et la Somalie n'ont toujours pas ratifié après 20 ans la convention. Triste anniversaire...

Convention internationale des droits de l'enfant (texte intégral):
http://www.droitsenfant.com/cide.htm

Rapport de l'UNICEF sur la situation des enfants dans le monde:
http://www.unicef.org/french/sowc02/

Devenir fan de la page Faceboof de l'Unicef:
http://www.facebook.com/unicef?ref=search&sid=1732797583.2093703810..1&v=wall

Photo: Courtoisie Cyberpresse:
http://www.cyberpresse.ca/international/200911/19/01-923329-la-misere-pour-un-milliard-denfants.php

vendredi 20 novembre 2009

De la servitude moderne

Mon ami Boldo m'a envoyé une vidéo épouvantable sur notre effroyable insouciance humaine. Un regard extrêmement critique sur notre rapport à la nature et sur les liens tissés entre les humains de ce monde. Prenez surtout conscience de la souffrance endurée par les animaux afin d'assouvir notre soif de sang et notre désir de chair, qui n'a d'autres limites que celles de notre estomac.

http://www.dailymotion.com/video/xa2c34_de-la-servitude-moderne1ere-partie_shortfilms

http://www.delaservitudemoderne.org/francais1.html

mercredi 18 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (13)

L'INTERVIEWER - Si vous étiez sympathique à la cause des indépendantistes, qu'est-ce que vous leur conseilleriez?

L'INTERVIEWÉ - De négocier préalablement le processus d'accession à la souveraineté avec le reste du Canada. S'ils ne font pas cette étape cruciale, ils se feront prendre dans le détour post-référendaire par nul autre que la communauté internationale. Il faut rappeler également à cet égard la loi sur la clarté référendaire, qui implique une question claire afin de dégager une majorité claire.

L'INTERVIEWER - Mais 50% + 1 est une majorité claire, non?

L'INTERVIEWÉ - Suivant la question de 1995, cette majorité ne donnerait pas un chèque en blanc afin de faire la souveraineté. C'est pour cette raison que je crois bien humblement que les souverainistes ont tout avantage à déterminer la question référendaire avec le Canada, même si les discussions seront houleuses et difficiles.

L'INTERVIEWER - Néanmoins, vous concédez que le sort des Québécois restent entre les mains des Québécois.

L'INTERVIEWÉ - Certes, la question référendaire concerne d'abord l'Assemblée Nationale mais le sort des Québécois concerne le sort des Canadiens. De toutes façons, le Canada ne laissera pas le Québec s'en aller tout bonnement sans poser de conditions. On se prépare des lendemains de veille difficiles si on ne joue pas franc-jeu avec nos voisins provinciaux immédiats.

L'INTERVIEWER - D'autres conseils pour les séparatistes?

L'INTERVIEWÉ - Pourquoi ne pas tenir des référendums sectoriels sur des pouvoirs partagés entre le provincial et le fédéral? Cette façon de faire est beaucoup plus appropriée en vue de donner de l'autonomie au Québec tout en lui garantissant une place à l'intérieur de la fédération canadienne. À force d'obtenir l'exclusivité dans des domaines de juridiction étatique, le Québec deviendrait peu à peu un état à part entière, et réformerait par la même occasion le Canada, comme le souhaite nombre d'autonomistes. Le Rapport Allaire, ça vous dit quelque chose?

L'INTERVIEWER - Ne rentrons pas dans des considérations adéquistes...

L'INTERVIEWÉ - Pourtant, si l'ADQ avait gardé le cap contre vents et marées sur ce projet de Jean Allaire, l'ADQ serait encore vivant, peut-être même au pouvoir, et un nouveau Canada sans séparatisme aurait vu le jour, j'en suis persuadé. Mais ils se sont perdus en cherchant à charmer les électeurs. Voilà le résultat de leur avilissement: un parti moribond plus fédéraliste qu'autonomiste. Un PLQ de faillite.

L'INTERVIEWER - Vous semblez plein de bon conseils pour les séparatistes. Avez-vous encore des conseils à leur donner?

L'INTERVIEWÉ - Deux derniers conseils sous l'angle du gros-bon-sens: pourquoi ne pas privilégier une élection référendaire comme le proposait Louis Bernard, candidat défait lors de la course à la chefferie péquiste de 2005? Si les péquistes prennent le pouvoir, ils enclenchent automatiquement le processus d'indépendance. Évidemment, ils ne reprendront pas le pouvoir de sitôt, voir jamais selon moi. Mais c'est être cohérent avec le discours indépendantiste; on ne peut militer pour la souveraineté et agir pour un Canada meilleur. Ne trouvez-vous pas la chose paradoxale? Deuxièmement, les souverainistes devraient unir leurs forces. La division est toujours nuisible et les souverainistes laissent dans ces conditions le champ libre aux fédéralistes. Tant qu'à moi, je me réjouis de cette zizanie. Seul hic, je ne peux plus dire "maudit péquiste" quand je conspue les souverainistes puisqu'il y a en plus Québec Solidaire et le Parti indépendantiste, qui militent pareillement en faveur du séparatisme.

L'INTERVIEWER - Des conseils pour les fédéralistes?

L'INTERVIEWÉ - De s'unir au Québec! Ils devraient faire front commun sous la bannière d'un seul candidat lorsque le comté est hors de portée des candidats fédéralistes les plus faibles. Le Bloc Québécois passe souvent dans des circonscriptions avec une minorité de votes. Par exemple, si 35% votent pour le Bloc, on a quand même 65% qui ont votés, disons à part égal, pour les Conservateurs, Libéraux et Néo-Démocrates. C'est un combat inégal qui ne peut être résolu que par l'union des forces fédéralistes. Secundo, ne jamais laisser l'espace politique inoccupé ou occupé par les séparatistes. J'ai bien des griefs contre Harper et ses sbires, mais au niveau de leurs manœuvres pro-actives à l'égard du Québec (le reconnaître comme nation, par exemple), je dois admettre qu'ils ont frappé là où ça fait mal: à l'égo des séparatistes (ces derniers ne sont pas seuls, selon les apparences, à faire cheminer le Québec vers son affermissement). Pour finir, je conseille fortement aux fédéralistes de laisser tomber toutes formes d'arrogances devant les souverainistes; l'arrogance ne fait que les exalter et les confirmer dans leur prétention de martyrisés. Laissez le RRQ s'égosiller, laissez les Parizeau de ce monde parler de leur rêve, laissez les péquistes jongler entre référendums d'initiatives populaires et référendums sectoriels. Ils se calent dans leurs propres débats pendant que les individus post-modernes discutent des vrais affaires: le réchauffement climatique, la crise économique, la montée de l'extrémisme, l'inversion de la pyramide des âges, la pérennité de la gratuité des soins de santé et l'avènement du nouvel ordre mondial avec son asymétrique multipolarité.

L'INTERVIEWER - Je vous laisse le mot de la fin, Monsieur Langlois.

L'INTERVIEWÉ - Le Canada est sans l'ombre d'un doute le plus beau pays du monde. Tout le monde mange à sa faim. Tout le monde peut travailler. Tout le monde peut changer son destin s'il le désire réellement. Nous possédons une riche diversité culturelle. Nous possédons une abondante profusion de ressources naturelles. Nous possédons l'un des plus vastes pays du monde. Il n'y a aucune limite. Nous avons participé à cette réussite. Dans une certaine mesure, le Canada appartient au Québec. Le Canada sans le Québec n'est plus le Canada; c'est des provinces qui risquent juste de s'annexer au États-Unis. Je ne veux pas voir la balkanisation de mon pays avec les conséquences d'une telle dislocation. J'appelle les séparatistes à mettre leur énergie sur quelque chose de positif: construire une société de partage avec leurs partenaires canadiens et à promouvoir la culture québécoise à travers le pays, comme le Québec a su le faire depuis le début de la confédération. Il y aura toujours des négociations; c'est le propre d'une fédération. Mais avec obstination et collaboration, nous modèlerons ce pays pour qu'il réponde à sa définition: respecter scrupuleusement les droits de la personne, toujours s'opposer à la tyrannie, être pour le monde un exemple parfait de loyauté et soutenir dans l'harmonie notre fière liberté.

FIN

mardi 17 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (12)

L'INTERVIEWER - Mais pourquoi donc êtes-vous si prompt à défendre le fédéralisme canadien? Vous êtes sûrement le seul sur Facebook à avoir autant étayé les thèses soutenant les fédéralistes.

L'INTERVIEWÉ - Le fédéralisme est le seul système au Canada qu'on puisse défendre avec logique, cohérence et passion. En contrepartie, on ne peut soutenir le séparatisme que par passion. Rien ne peut passer l'épreuve de l'incertitude. Et le projet indépendantiste nage en pleine incertitude.

L'INTERVIEWER - Que pensez-vous des séparatistes? Que pensez-vous du projet indépendantiste?

L'INTERVIEWÉ - Les séparatistes sont pour la plupart lucides (au sens éclairé du terme et non au sens politique comme l'entendent Lucien Bouchard et Joseph Facal). Ils savent pertinemment les défis auxquels ils devront faire face s'ils accèdent à l'indépendance. Il y a certes Parizeau et quelques illuminés croyant que la souveraineté fera disparaître tous les problèmes du Québec comme par enchantement. Cela reste au chapitre du délire. Mais lorsque j'entends un souverainiste me parler de son souhait de voir advenir coûte que coûte un Québec indépendant, alors je lève mon chapeau. Car des gens entêtés au point de tout vendre pour leurs idées, ça je respecte. Toutefois, je ne pourrai jamais tenir en estime quiconque prônerait la violence pour quelques idées que ce soit. C'est pour ça que je me distance le plus loin possible du RRQ. À leur propos, saviez-vous qu'ils m'ont banni de leurs cercles de discussion sur Facebook?

L'INTERVIEWER - Vous les avez cherchés.

L'INTERVIEWÉ - Aucunement, j'ai simplement mis des liens pour mon blog. Chaque jour ils enlevaient mes liens et puis ils ont fini par me bannir. Une république du Québec verrait advenir, j'en suis persuadé, des censeurs pour empêcher toutes espèces de contre-rebellion. Pour avoir constaté aussi une certaine violence sourde véhiculée par des sécessionnistes québécois, je suis également convaincu qu'on verrait apparaître des milices dans à peu près toutes les régions du Québec. Ils prétendraient mettre de l'ordre; le vrai motif serait de surveiller tout fédéraliste qui essaierait de briser l'élan du nouveau pays naissant. En tous les cas, la guerre civile ne serait pas loin et l'exode des pro-canadiens prendrait de l'ampleur suite aux premiers départs. Car croyez-moi, je connais plusieurs fédéralistes qui jurent de quitter le Québec s'il devient indépendant.

L'INTERVIEWER - Que conseillez-vous aux indépendantistes?

L'INTERVIEWÉ - D'abandonner leur rêve romantique d'un pays. Toute forme de nationalisme porte en lui les germes de la xénophobie et de l'intolérance, et j'en pense tout autant d'un prétendu nationalisme civique. Le nationalisme, c'est l'exaltation des valeurs dominantes. Cette façon de penser est révolue. C'est vieillot. S'il avait fallu faire l'indépendance, cela aurait dû être au XVIIIe siècle, et encore: avec la nouvelle donne du XXIe siècle, il nous faudrait sous un Québec indépendant faire des choix déchirants, voir s'annexer à une grande puissance. Heureusement nous sommes Canadiens puisqu'on fait déjà face à des choix difficiles: couper, gérer à la semaine, faire face aux crises, etc. Dans un Québec souverain, on aurait peut-être même été conquis par le Canada ou les États-Unis. Aucune petite puissance ne peut survivre dans un marché où il n'y a qu'un ou deux géants; ce ou ces derniers prennent le monopole au détriment des autres: c'est la loi du plus fort. Quand j'entends Parizeau parler des États-nations européens et de ceux en Europe qui accèdent à leur indépendance, ils semblent oublier que la joute se joue là-bas entre plusieurs géants. On ne peut transposer un échiquier aussi équilibré avec celui de l'Amérique du Nord. Ce qu'il faut faire, c'est avoir une voix dans chacune des institutions possibles pour le Québec. Pour y arriver, rien de mieux que de faire partie du Canada, un petit géant ménageant la chèvre et le choux, juste assez gros pour influencer les choix américains, juste assez tiède pour ne prétendre à aucune envolée nationale. D'ailleurs, tout rêve nationaliste canadien meurt devant l'implacable réalité de ces citoyens: des individus plus différents les uns des autres soutenus par un seul but se résumant en quelques objectifs: vivre en paix dans une société sans arme et sans violence, la liberté de vivre son identité propre, la protection d'un état-providence et un mode de vie occidentale spécifique aux démocraties modernes.

À suivre...

lundi 16 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (11)


ENTREVUE ENTRE
FRANÇOIS L'INTERVIEWER ET
FRANÇOIS L'INTERVIEWÉ

FRANÇOIS L'INTERVIEWER - Bonjour, Monsieur Langlois. Merci d'avoir accepté cette entrevue qui devrait conclure votre analyse personnelle du combat entre le fédéralisme et le séparatisme.

FRANÇOIS L'INTERVIEWÉ - Le plaisir est pour moi.

L'INTERVIEWER - D'entrée de jeu, j'ai cru remarquer une certaine antipathie pour les séparatistes. Seriez-vous anti-séparatistes?

L'INTERVIEWÉ - Je ne suis pas anti-séparatistes mais bien anti-séparation. Voyez-vous, les séparatistes, comme tout autre groupe politique ou social, ont le droit au Canada de militer pour leurs idées. Il faut seulement être dans les normes de la libre-expression, c'est-à-dire, ne pas porter de libellé diffamatoire, avoir un discours haineux ou tenir des propos racistes. Mais oui, je voue à la séparation une certaine animosité: elle veut séparer un grand pays qui a fait ses preuves à travers le monde. Je pourrais mentionner les casques bleus, notre engagement pour la paix dans le monde, notre leadership en ce qui a trait à l'aide à l'Afrique par le truchement de l'ACDI mais surtout, notre grande passion pour le parlementarisme qui nous a permis, sans aucun affront physique depuis plus de 150 ans, à construire le pays que nous sommes: une terre d'accueil pour toutes personnes de bonne volonté.

L'INTERVIEWER - Pourtant, il y eu la nuit des longs couteaux, la crise d'octobre, la conscription et une foule d'agissements du Canada anglais contre les intérêts québécois.

L'INTERVIEWÉ - Tous les événements que vous venez de mentionner peuvent être interprétés selon un autre angle de vue: l'urgence nationale. À vrai dire, je crois que toutes fédérations vivent des moments difficiles dépendamment des situations négociées entre les différentes factions fédérées. En contre-exemple, croyez-vous que l'Alberta a trouvé juste le Programme énergétique national? De plus, suite à ce programme, on a vu la naissance du mouvement de séparatisme albertain. L'égoïsme amène toujours le séparatisme.

L'INTERVIEWER - Donc, vous êtes fédéraliste.

L'INTERVIEWÉ - Je suis fédéraliste par défaut. Au Québec, il n'y a que deux façons d'être par rapport au Canada: on est soit fédéraliste ou séparatiste. Si je ne suis pas séparatiste, donc je suis fédéraliste.

L'INTERVIEWER - Pouvez-vous nous expliquer plus en détail ce que vous entendez "par défaut"?

L'INTERVIEWÉ - Parce qu'en réalité, je suis un internationaliste institutionnel et un mondialiste. J'espère une complète collaboration, une liberté totale entre les états-nations. À ce propos, ce qui se passe en Europe est remarquable; à long terme, j'ose espérer un pays unique que nous appellerons l'Europe, qui ne parlera que par un seul chef: le président de l'Union européenne. Transposons nous maintenant en Amérique du Nord avec l'ALÉNA comme base à un projet d'union nord-américaine. 3 territoires du nord canadien, 10 provinces canadiennes, 50 États américains, le district de Columbia, 31 États mexicains et le district fédéral de Mexico; rien ne pourrait arrêter ce super-pays de 94 états (96 en comptant les districts américain et mexicain). Nous aurions une masse de 450 millions d'habitants, un marché immense sans aucune entrave de toute sorte. Il y aurait 3 langues officielles à apprendre, on pourrait travailler sans visa de la base d'Alert à la ville de Tapachula, on offrirait à des millions d'illégaux de se régulariser ou à des moins nantis d'essayer leur chance ailleurs. Peut-être réglerions-nous le problème de la crise de la main d'œuvre par la même occasion.

L'INTERVIEWER - Mais vous n'y pensez pas! Les États-Unis nous contrôleraient comme jamais!

L'INTERVIEWÉ - Au contraire, nous aurions des voix au Congrès américain et à la Maison blanche (en imaginant qu'on opte pour Washington pour être la nouvelle capitale de ce super nouvel état). Jamais les Américains ne seraient allés en Afghanistan, il ne pourrait plus faire voter des lois protectionnistes à l'encontre du Canada et les Républicains américains ne pourraient plus jamais prendre le pouvoir (puisque la majorité des Canadiens et des Mexicains sont pro-démocrates). La peur d'être contrôlé, c'est dans la tête. Vous connaissez l'adage, lorsqu'on ne s'occupe pas de politique alors la politique s'occupe de vous. Alors, si on laisse les décisions politiques se prendre ailleurs, alors ailleurs prendra des décisions pour nous. Voilà en gros pourquoi je suis anti-séparation: je veux continuer d'avoir mon mot à dire dans le Canada à défaut de ne pouvoir le faire au Mexique et/ou aux États-Unis. De toutes façons, c'est archi-connu depuis des lustres: l'union fait la force.

L'INTERVIEWER - Croyez-vous au Père Noël?

L'INTERVIEWÉ - J'admets que je pars de loin si je veux promouvoir cette idée d'union nord-américaine. Les prétendus bases à ce projet, posées par G.W.Bush, Vicente Fox et Paul Martin, ont déclanché l'ire des conspirationnistes, tout comme celle des nationalistes de tout acabit. Vraiment, nous sommes prisonniers de nos archétypes politiques, et c'est nous tous, les jeunes générations, qui sommes les plus à plaindre.

À suivre...

dimanche 15 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (10)


En rafales:

PROPOSITION #6

"Le Québec intégrera tous les fonctionnaires fédéraux suite à la séparation", disent les séparatistes.

A CONTRARIO

On a déjà de la difficulté à faire travailler ceux du Québec et à remplacer ceux qui prennent leur retraite. Imaginez en intégrer 100000 de plus.

***

PROPOSITION #7

"Le Québec séparé continuera de donner la pension fédérale et le supplément au revenu", affirment les indépendantistes.

A CONTRARIO

Je vois difficilement comment nous pourrons selon notre situation financière continuer de donner de généreuses allocations à nos personnes âgées. On commence déjà à éprouver des difficultés avec le Régime des Rentes du Québec.

***

PROPOSITION #8

"Le Québec indépendant restera membre de l'ALÉNA", avancent comme ça les sécessionnistes.

A CONTRARIO

Pour pouvoir accéder à l'ALÉNA, le Québec devra renégocier avec les États-Unis et le Méxique, et avec un Canada qui sera hostile à notre acceptation par les deux pays susmentionnés.

***

PROPOSITION #9

"Le Québec devenu pays s'associera automatiquement avec le Canada", rêvent en couleurs les particularistes québécois.

A CONTRARIO

Il est utopique de penser que toutes les négociations avec le reste du Canada se feront dans l'amour et la concorde. Les autres provinces pourront entraver l'association économique du Québec avec certaines autres provinces et la décision de s'associer appartient surtout à celles à qui le Québec le demanderait.

***

PROPOSITION #10

"Le Québec offrira les mêmes soins de santé, sinon de meilleurs", pensent les autonomistes du Québec.

A CONTRARIO

Les séparatistes ne peuvent offrir de garantie sur la pérennité de la gratuité des soins de santé et sur sa qualité. C'est déjà le plus gros secteur de dépense du gouvernement, la séparation engendrerait des coûts obligeant le Québec à sabrer dans ses dépenses, donc, le secteur de la santé serait assurément touché.

***

PROPOSITION #11

"Le Québec serait enfin libre sur tous les plans", osent affirmer les dissidents québécois du Canada.

A CONTRARIO

Regarder dans votre garde-manger: la majorité des produits viennent de l'Ontario. Constater aussi que la plupart des grandes chaînes appartiennent à l'Ontario: Par exemple, Loblaws et Sobeys englobent plusieurs chaînes d'alimentation québécoises. Mince consolation, il nous resterait Métro.

Regarder pour l'approvisionnement en pétrole: tout appartient à l'Alberta ou aux Américains. Sans pétrole, malgré l'hydro-électricité, on devient dépendant énergétiquement.

Regarder pour la construction des voitures. La très grande majorité est manufacturée en Ontario, aux États-Unis ou directement en Corée et acheminée via l'ouest canadien.

***

Ce ne sont là que quelques exemples. La meilleure façon de rester libre, c'est d'avoir un contrôle sur son approvisionnement en biens et services, et de garder ouvert les frontières pour l'échange de la main-d'oeuvre.

Image: Des paysages de tout notre pays, le Canada. (http://www.jevlangues.com/fr/dossiers/dossiers.php?val=25_canada)

samedi 14 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (9)

PROPOSITION #5

"On se fout des coûts de la séparation, l'important c'est d'avoir un pays"
, affirment les séparatistes.

D'accord bande d'insouciants, mais il vous faut savoir en toute lucidité la gravité qu'implique votre décision.

  • Fort à parier que la séparation entraînerait un effet d'incertitude sur les investissements des entreprises locales et étrangères, engendrant un ralentissement économique et une augmentation du chômage. Je crois que c'est Pierre Fortin, professeur d'économie à l'UQAM et ancien conseiller de René Lévesque qui a parlé d'une augmentation de 2%, tandis que le député John McCallum parle plutôt de 5%.
  • Le Québec devrait prendre en charge environ le quart de la dette fédérale. On peut dès lors imaginer d'âpres négociations. Avec ses propres dettes, la dette consolidée du Québec serait de plus de 660 milliards de dollars. En prenant en compte simplement la dette nette du fédéral et du provincial, le ratio dette-PIB dépasserait les 120%. On serait l'une des pires républiques de bananes du monde. (http://www.quebec-politique.com/article195.html)
  • La séparation engendrerait de telles contraintes budgétaires qu'il lui serait nécessaire de couper dans presque tous ces services et d'augmenter de façon drastique ses taxes et impôts, causant un effet d'entraînement sur l'émigration des hauts salariés. Un genre d'effet boule de neige est à craindre.
  • Les Québécois qui resteraient deviendraient en colère. Que pourrait-il sortir de cette colère? Une guerre civile? Je ne fais qu'émettre des hypothèses.
  • Et à propos de sa monnaie, le Québec devrait utiliser, du moins pendant une certaine période, le dollar canadien, ce qui le rendrait dépendant des décisions économiques du Canada. Plutôt ironique pour un pays qui veut devenir indépendant. Ne trouvez-vous pas?
Crédit image: Martin Bélanger via http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/collaborations/8375.html

Pour comparer quelques ratio dette-PIB du monde: http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pays_par_dette_publique

jeudi 12 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (8)

Désolé de vous avoir fait faut bond hier soir. Des amis, et non les moindres, m'ont fait une petite visite impromptue. On a bu du bon vin et on a passé une agréable soirée. Il faut apprendre à décrocher. Ce soir, j'y vais à la façon "babillard".

  • J'aimerais souligner la mémoire du Jour du Souvenir. Souvenons-nous des sacrifices de nos ancêtres canadiens. Le Canada s'est vaillamment battu pour sauver la France et l'Angleterre de l'agression Allemande appuyée par ses alliées de la Triplice. Le Canada a aussi donné à cette journée son emblématique coquelicot grâce au poème du Lieutenant Colonel John McCrea, médecin militaire canadien. Il rendait ainsi hommage aux gens ayant perdu la vie durant la Grande Guerre. Pour de plus amples explications sur le pourquoi du coquelicot: http://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_souvenir.

  • Texte français
  • Au champ d'honneur, les coquelicots
    Sont parsemés de lot en lot
    Auprès des croix; et dans l'espace
    Les alouettes devenues lasses
    Mêlent leurs chants au sifflement
    Des obusiers.

    Nous sommes morts,
    Nous qui songions la veille encor'
    À nos parents, à nos amis,
    C'est nous qui reposons ici,
    Au champ d'honneur.

    À vous jeunes désabusés,
    À vous de porter l'oriflamme
    Et de garder au fond de l'âme
    Le goût de vivre en liberté.
    Acceptez le défi, sinon
    Les coquelicots se faneront
    Au champ d'honneur.

    Texte original anglais

    In Flanders fields the poppies blow
    Between the crosses, row on row
    That mark our place; and in the sky
    The larks, still bravely singing, fly
    Scarce heard amid the guns below.

    We are the dead. Short days ago,
    We lived, felt dawn, saw sunset glow,
    Loved and were loved and now we lie
    In Flanders fields

    Take up our quarrel with the foe:
    To you, from failing hands, we throw
    The torch; be yours to hold it high.
    If ye break faith with us who die
    We shall not sleep, though poppies grow
    In Flanders fields

  • La manifestation "Majesty go home" du RRQ a été un échec monumental. La foule avait moins de 200 personnes et elle s'est discréditée en agissant comme une masse d'adolescents en manque d'adrénaline. Évidemment, il y avait une pancarte scandant:"Palestine-Québec même combat." J'oubliais qu'il y a un mur de l'apartheid à la frontière québeco-ontarienne, que les Ontariens occupent avec des chars d'assaut 93% de notre territoire, qu'on ne peut travailler en Ontario sans un laisser-passer et qu'on ne peut militer pour la cause souverainiste sous peine d'avoir une balle dans la tête. Notice pour le RRQ: je suis sarcastique au cas où vous ne l'auriez pas deviné. Vaut mieux être clair avec des individus mentalement dérangés par de tels délires. Malgré mon opinion anti-monarchiste, je lève mon chapeau au Prince Charles qui a souligné de belle façon le Jour du Souvenir (http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2009/11/20091111-201835.html). RRQ, qu'avez-vous fait pour souligner le Jour du Souvenir?
  • J'ai cru remarquer qu'on me censure sur le groupe RRQ de Facebook. On enlève mes publications. Pourtant, le groupe est ouvert au public. Dans votre éventuelle république totalitariste, allez-vous censurer les gens opposés à vos opinions? Non, vous allez les embarquer sur un radeau et leur dire "Fédérats go home". (http://www.facebook.com/reqs.php#/group.php?gid=7125860846)
  • On me dit "démagogue" et que je "manie habillement le préjugé, le mépris et le raccourci intellectuel." La vrai démagogie, c'est dire que la liberté passe par l'indépendance du Québec; vous-êtes déjà libre, libre d'aller où vous voulez, d'être qui vous voulez, de dire ce que vous voulez. En passant, vous pouvez devenir cadre dans une multinationale anglo-canadienne si vous mettez les efforts voulus. Elle est terminée l'époque des inégalités entre francophones et anglophones. Le vrai préjugé, c'est de croire en la destruction du Canada sous prétexte d'une question alambiquée. Le vrai mépris, c'est de faire passer les fédéralistes pour des gens qui n'aiment pas le Québec. Le vrai raccourci intellectuel, c'est refusé l'évidence: le peuple en veut pas de votre sécession.
  • Un certain Mathieu Duchesne m'invite à me battre. Dommage, je ne me bats pas contre des moulins à vent... ou des moulins à paroles (petit clin d'oeil). De toute façon, il y a toujours un séparatiste qui va sortir une vérité de La Palisse du type "rien n'est sûre, peut-être que non, rien n'est assuré, le peuple peut décider autrement". Remarquez l'incertitude qui teint leurs propos. Un vrai chaos en perspective, et du chaos, on ne sait pas ce qui va sortir. Les fédéralistes, par contre, eux se basent sur du solide: Le Canada, terre de liberté et de grandeur.
  • Jouissance démocratique que de voir le Bloc perdre Montmagny-L'Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup. (http://www.ledevoir.com/2009/11/11/276535.html) Mais je ne danse pas de joie: le Parti Conservateur remplace le vaincu. Car tout le monde sait, il y a les méchants et les bons fédéralistes: il y a les conservateurs et les autres. Vous savez maintenant que je ne suis pas un fan de Stephen Harper. Félicitations quand même à Bernard Généreux.
  • Jacques Parizeau va lancer un livre la semaine prochaine s'intitulant "La souveraineté du Québec, hier, aujourd'hui et demain." Il va même tenir un blog. (http://matin.branchez-vous.com/nouvelles/2009/11/un_livre_et_un_blogue_pour_jac.html) Peut-être va-t-il nous expliquer l'importance du vote "ethnique" québécois de souche pour gagner l'hypothétique prochain référendum. J'aimerais qu'il nous rappelle comment il voulait prendre les Québécois "dans la trappe à homard" du processus de sécession. Ce serait bien également qu'il relate son choix de déclarer unilatéralement la souveraineté si le "oui" l'avait emporté (comme un couteau sur la gorge des Canadiens). Lire l'excellente lettre d'opinion juridico-politique de Guy Bertrand à ce sujet. (http://archives.vigile.net/3e/DUI/bertranddesobeissance.html)
  • Et pour finir, chers amis séparatistes, sachez que l'appui à la souveraineté n'a jamais été aussi bas (33% avant répartition des indécis). (http://www.crop.ca/documents/%C9volution%20politique%20CROP%20ao%FBt09.pdf) Vivez dans votre province, nous on vit dans notre pays: il s'appelle le Canada, pays de tolérance, de conciliation, de paix, de compromis, d'ouverture d'esprit, de non-violence, de respect et remplis de défis pour tous les hommes et femmes de bonne volonté.
Demain, si j'ai le temps, je plante le dernier clou dans le cercueil du défunt rêve séparatiste. Je devrais dire les derniers clous...

mardi 10 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (7)






















Chers séparatistes,

Je ne me ferai pas d'amis dans votre camp ce soir. Je crains bien briser vos dernières prétentions à devenir souverain. Voici d'après moi les principaux problèmes auxquelles vous devrai faire face si vous réussissez à gagner un éventuel référendum sur une question non négociée avec le reste du Canada. D'abord, regardons l'affirmation des séparatistes.

PROPOSITION #4: "Le Québec séparé gardera son territoire tel quel", affirment les petits séparatistes.

A CONTRARIO:

  • Le principe de l'intégrité territoriale constitue en lui-même une limite à l'application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et au principe d'autodétermination des peuples colonisés. La résolution 1514 (XV), adoptée le 14 décembre 1960 par l'Assemblée générale de l'ONU, admet cette limite et lui consacre le paragraphe 6 qui stipule clairement que, « toute tentative visant à détruire partiellement ou totalement l'unité nationale et l'intégrité territoriale d'un pays est incompatible avec les buts et les principes des Nations Unies ». La Résolution 2625 (XXV) relative aux principes du droit international touchant aux relations amicales et à la coopération entre les Etats conformément à la Charte des Nations Unies, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU le 24 octobre 1970 a réitéré la condamnation de la sécession en précisant que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ne peut être interprété, « comme autorisant ou encourageant une action, quelle qu'elle soit, qui démembrerait ou menacerait, totalement ou partiellement l'intégrité territoriale ou l'unité politique de tout Etat souverain et indépendant »(http://fr.wikipedia.org/wiki/Autod%C3%A9termination). Donc, le droit à l'autodétermination des peuples tel qu'inscrit dans la Charte de l'ONU ne s'applique pas à la Nation québécoise. Nous briserions sinon l'intégralité du territoire de l'État canadien. Mais imaginons un précédent créé par notre situation unique (je ne vois pas comment mais imaginons), il faudrait alors considérer le droit des autochtones et des allophones vivant au Québec à l'audétermination. Selon cette éventualité, le West Island de Montréal, une grande partie du Nord du Québec, la région de l'Outaouais, des parts de l'Estrie et de la Côte-Nord demanderaient sûrement à s'annexer au Canada. Au fond, on retournerait aux frontières du Traité de Paris. Retour vers 1763. On aurait juste à dépoussiérer la Proclamation Royale, la ressortir et la faire lire par le Premier ministre péquiste. "Le gouvernement de Québec sera borné comme jamais", pourrait-il, pourrait-elle dire comme déclaration de sécession.

  • Les séparatistes voudraient que le Canada reconnaisse le territoire qu'ils se seraient appropriés advenant la séparation du Québec quand ceux-ci ne reconnaissent même pas l'intégralité du territoire canadien. Ce n'est là qu'un autre exemple du double discours des séparatistes.
  • Rien dans la Constitution canadienne ne prévoit ce qu'il faut faire lors de la sécession de l'un de ses membres. Par contre, ce qui est prévu par la Loi constitutionnelle de 1982, selon l'article 43, c'est que toutes modifications doit passer par la proclamation du gouverneur général sous le grand sceau du Canada, autorisée par des résolutions du Sénat, de la Chambre des communes et de l'assemblée législative de chaque province concernée, ce qui a trait entre autres aux changements du tracé des frontières interprovinciales (http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0010005#SEC879061). J'en déduis qu'il faut pour changer les frontières des provinces du Canada (comme dans le cas d'une sécession de l'un de ses membres) le consentement des deux législatures, tant fédérale que provinciales, au pluriel car nous devrions au minimum demander aussi l'avis de l'Ontario, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve.
  • Advenant l'hypothétique séparation, qu'adviendrait-il des frontières maritimes, comme le Golfe Saint-Laurent, les baies d'Hudson, de James et d'Ungava? En tant que Canadiens, nous avons déjà des disputes avec les Américains, Russes, Norvégiens et les Danois au sujet des tracés maritimes. Imaginez nous contre ces colosses des mers... sans l'aide du Canada. Pire, avec comme compétiteur maritime: le Canada.
Si les séparatistes ne négocient pas la question référendaire préalablement avec le Canada, alors ils ne pourront faire valoir leurs prétentions devant la communauté internationale. Surtout avec une question du type: "Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique?" D'abord, qu'est-ce qu'on entend par "souveraineté"? Qu'est-ce qu'un "nouveau partenariat"? Advenant un "oui", le Canada doit-il prendre en compte cet ultimatum? Le Canada pourrait-il faire valoir son droit à faire un référendum pancanadien pour sonder l'opinion des Canadiens sur la "souveraineté" du Québec? Autant de questions qui restent hypothétiques, surtout devant la résolution 1514 de l'ONU. Mais les résolutions demeureront toujours des résolutions: des mots. Les mots s'effacent devant la volonté clairement exprimée (par les armes? Oh! Funeste hypothèse!).

Chers amis séparatistes, vous voulez être pris au sérieux devant la communauté internationale? Posez donc la question clairement en ce cas-ci: "Voulez-vous que le Québec devienne un pays indépendant, oui ou non?" Chers séparatistes, je vous donne un tuyau: faites votre référendum un 23 juin. Vous aurez une prime à l'urne grâce aux Québécois paquetés qui vont continuer de se saouler par la suite à la fête de Saint Jean Baptiste. Mais je vous parie qu'ils se réveilleront avec une gueule de bois un jour ou l'autre (d'ici 5 années de turbulence).

P.S.: L'image que j'ai concocté - En bleu, ce qu'il vous resterait du Québec après la séparation.

lundi 9 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (6)

J'aimerais revenir sur le sentiment d'attachement au Canada qu'on peut ressentir en tant que Québécois.

Personnellement, j'ai de la famille tant paternelle que maternelle installée en Ontario. J'ai des amis qui ont déménagé en Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick. Tous ces gens ont été adoptés par nos concitoyens canadiens. Ils n'ont eu besoin ni de passeport ou visa. Ils ont seulement dû montrer de la bonne volonté et un désir de relever de grands défis. En gros, être Canadien, c'est pratiquement juste ça.

Le Canada peut être une terre d'accueil pour toute personne qui partage son idéal de paix et de liberté. Je ne me limite pas au Québec. Je peux, sans passer par le Ministère de l'immigration, être ou je veux au-dessus du 45e parallèle. Voyez comme les horizons se décuplent en restant uni au Canada?

Sur ce vaste territoire septentrional, je pense aussi à nos ancêtres explorateurs Canadiens français. Me vient en tête les Des Groseillers (nord de l'ontario et de la Baie d'Hudson), de la Vérendrye (Manitoba) ou le Père Lacombe (l'Alberta). Ces francophones ont pris possession de tout le Canada. De quoi allons-nous nous contenter? De la Province of Quebec. Des journées, je me dis qu'il faudrait retrouver notre leadership et reconquérir le Canada. Je ne parle pas ici de prendre les armes, bien évidemment, mais de propager notre culture en y envoyant de fortes délégations, voir en y implantant des "colonisateurs". Avec le temps, qui sait, on retrouverait la parité entre anglophones et francophones.

Laissons les rêves aux rêveurs et l'utopie aux utopistes. La réalité est là. Nous sommes une minorité en Amérique du Nord et nous avons besoin d'alliers en cet immense territoire. J'aborderai d'ailleurs le thème de l'intégralité du territoire québécois demain, c'est promis.

P.S.: J'en veux pas au Anglais; j'en veux à la France de nous avoir abandonné. Crédit image: http://images.google.ca/imgres?imgurl=http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f8/Nouvelle-France1750.png/550px-Nouvelle-France1750.png&imgrefurl=http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet:Nouvelle-France/Brasserie_Port-Royal/Archives_3&usg=__briuFAqKb9Gz4SFFsv_aiIlTo20=&h=560&w=550&sz=140&hl=fr&start=4&um=1&tbnid=EfFIe67avs1InM:&tbnh=133&tbnw=131&prev=/images%3Fq%3Dnouvelle-france%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26channel%3Ds%26rls%3Dorg.mozilla:fr:official%26um%3D1

dimanche 8 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (5)

On me reproche de ne citer que les avantages économiques de rester membre du Canada ou de nommer que les bénéfices de partager avec lui des institutions politiques. Il y a pourtant plusieurs raisons d'être fiers d'être canadiens.

  • Les Québécois ont participé comme fondateurs à la création et à la construction du Canada.
  • Nous avons libéré plusieurs pays de l'oppression ennemie en allant se battre vaillamment côtes-à-côtes avec nos partenaires canadiens (pour ce qui est des conflits afghan et irakien, on repassera puisqu'il y a plusieurs lacunes éthiques que je pourrais soulever).
  • Nous pouvons être servis dans notre langue maternelle dans tout le pays. Il suffit de faire valoir ses droits (j'ai hâte de lire la critique des séparatistes; ils vont trouver un point litigieux et l'exploiter). Si le pays est bilingue, ce n'est pas grâce à Pierre Elliot Trudeau; c'est grâce au Québec et à son légitime droit d'être desservi en sa langue qu'il a cultivée. Tout Premier ministre canadien devait se rendre à cette évidence.
  • Nous avons su composer avec l'ennemi d'hier (l'Anglais) pour faire quelque chose d'unique: un pays qui fait primer le droit individuel avant le droit des ethnies. De plus, l'extraordinaire tolérance des Québécois et des Canadiens a donné le multiculturalisme que l'on connaît aujourd'hui. Le débat sur les accommodements raisonnables est un faux-débat puisque les aberrations rapportées dans les médias sont largement minoritaires. Il faut quand même demeurer extrêmement vigilant tout en restant pragmatique: le contact prolongé au multiculturalisme canadien produit des individus qui abandonnent avec le temps leurs comportements ethnocentristes. Les préjugés tombent après quelques générations, voir quelques années. Ne trouvez-vous pas formidable qu'un Sikh puisse faire partie de la Police montée, qu'un musulman puisse vivre son Ramadan en toute quiétude, qu'un individu puisse exprimer ce qu'il veut s'il n'y a aucun relent haineux ou raciste, ou encore, qu'un membre de la communauté gai puisse vivre sa vie comme il l'entend? Le Canada, tant qu'à moi, c'est d'abord ça. Ce n'est pas un chemin de fer, ce n'est pas une conception britannique du monde, c'est un lieu "coast-to-coast" où l'on peut vivre sa différence en toute liberté.
Ce que je reproche principalement aux séparatistes, c'est ce sentiment d'être obligé de renier le Canada pour être, selon eux, de vrais Québécois. Je ne me sens pas obligé d'aimer la reine d'Angleterre, de boire du thé après le souper ou de parler anglais si je veux être Canadien. J'ai juste à être moi-même.

De l'autre côté, j'ai l'étrange impression de devoir aimer les ancêtres québécois, la ceinture fléchée, d'idolâtrer la poutine, de connaître point par point l'histoire du Québec et surtout, d'avoir l'obligation de parler français. C'est l'impression que les fédéralistes et moi avons devant le discours indépendantiste.

Je suis un mordu d'histoire québécoise. J'en connais un bout sur les bâtisseurs du Québec. Je ne crois pas être un cancre en écriture; je fais même un effort soutenu pour avoir une tournure de phrase intéressante et je porte une attention particulière à limiter mes fautes d'orthographes. Pourquoi? Parce que j'aime ma langue et qu'elle est belle. Je la respecte. Mais en bout de ligne, je suis d'expression de langue française parce que je suis né au Québec de parents francophones. Je pourrais changer volontairement de langue d'expression mais cela me serait difficile et peu utile dans le milieu de vie que j'ai décidé d'adopter pour le reste de mes jours.

Doit-on parler anglais pour autant? Que diable, non! J'affirme même que la beauté du Canada tient en grande partie à cette culture franco-canadienne développée depuis la colonisation française. Ce que j'affirme, c'est que le Canada ne serait plus le Canada sans le Québec. Cependant, chers amis séparatistes, je vous fais une concession: le Québec restera toujours le Québec. Par contre, une fois séparé, il prendrait un aspect drôlement différent, pour ne pas dire inquiétant. J'y reviendrai.

P.S.: Questions aux séparatistes: pourrais-je rester Canadien dans un Québec séparé? Si j'étais anglophone, pourrais-je être servi dans ma langue maternelle? Si je voulais annexer le Québec au Canada, voir aux États-Unis, pourrais-je militer politiquement à ce sujet? Pourrais-je faire la promotion de la partition de certaines régions du Québec advenant l'indépendance du Québec?

samedi 7 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (4)














Les séparatistes se sentent toujours opprimés par le colonisateurs (on n'est plus une colonie depuis longtemps mais bien un pays; cependant, gardons ce terme pour mon propos). Ils éprouvent un complexe immense devant leurs privilèges. Oui, ces conquérants sont nés à la bonne place, au bon moment, des bonnes couilles et de la bonne poche. Mais le conquit peut toujours changer cet état, du moins en 2009.

Les séparatistes parlent alors d'exploitation. Ils affirment qu'ils sont exploités. Qu'on profite abusivement de leurs droits. Or, je le répète: on peut toujours changer cet état de fait. Personnellement, je me sens exploité par les "baby boomers". Ils ont profité d'un système, ils nous ont légué une dette colossale et ils continuent leur rythme de vie impunément. Qui va payer? Moi, ma génération et celles qui vont suivre. Pourtant, je m'en accommode. Pourquoi? Parce que je ne fais rien de significatif pour changer cette donne établie et parce que sans eux ce serait pire (ils payent les impôts les plus grands, ils ont construit cette société de libertés civiles et ils continuent de contribuer en travaillant comme pas d'autres générations l'ont fait). Ce que je dois faire, c'est le dénoncer et trouver les moyens de palier à cet ordre enraciné dans notre société (travailler plus, changer de pays, devenir disciple de la simplicité volontaire et autres solutions dont on peut imaginer).

Trêve de bavardage. Analysons, si vous le voulez, un autre truisme affirmé par nos bons amis les séparatistes (c'est sans ironie: je crois que la majorité de mes amis sont souverainistes ou sympathiques à la cause des indépendantistes). Toujours en lien avec ce que j'ai traité depuis hier.

PROPOSITION #3: "La sécession du Québec lui permettrait de se libérer de l'oppression du Canada." Le terme oppression doit plutôt être vu sous l'angle de l'exploitation.

A CONTRARIO:
  • Selon l'indice de développement humain de l'ONU, le Canada est en 4e position (http://fr.wikipedia.org/wiki/Classement_IDH_des_pays). Le Canada n'est plus "le plus meilleur pays du monde", pour reprendre les termes de Jean Chrétien, mais c'est pas le Pérou non plus (ce dernier est en 78e position). Selon moi, il est difficile de se sentir exploité dans une des sociétés les plus développées au monde.
  • Le Canada fait partie du G8 (les pays dont les économies sont les plus puissantes du monde). S'il y a des exploiteurs, alors on en fait partie puisqu'on fait partie du Canada. Si on en fait partie, alors on est pas exploité.
  • La distribution du produit de notre économie entre tous les citoyens est l'une des mieux réparties. Par le truchement de la péréquation, des retours d'impôts ou du filet social, les canadiens peuvent se sortir d'une situation précaire beaucoup plus facilement qu'un Américain, par exemple. La mobilité dont on jouit au sein du Canada nous permet de sortir d'une situation où on se sentirait exploité. On est pas obligé de mourir où on est né. Je suis de Jonquière et je vis à Québec. J'ai failli déménager à Kelowna (poste à temps plein, meilleur salaire, bonne qualité de vie, un endroit invitant comme tant d'autres au Canada). J'ai changé d'avis au dernier moment puisque j'ai gagné ma permanence dans mon emploi à Québec.
  • Pour finir, les coûts et les risques de la séparation pourraient brusquement modifier les acquis économiques et sociaux des citoyens, ce qui nous placeraient dans une position d'éventuelle exploitation par un pays tier. De plus, personne ne peut garantir un divorce à l'amitié d'avec le Canada: chercherait-il à nous exploiter ou à exploiter la situation? Poser la question, c'est y répondre. À ce propos, j'aimerais rappelé les dires de Pauline Marois (5 années de turbulence suivant l'indépendance) et la franchise de multes indépendantistes (Pierre Bourgault sur une baisse évidente du niveau de vie suivant l'indépendance et Pierre Falardeau sur le fait que la liberté n'est pas une marque de yogourt mais une condition qui se paye cherement).
On est pas opprimé ni exploité. Vous pouvez aller où vous voulez et devenir qui vous voulez. Vous pouvez parler la langue que vous voulez et avoir l'identité qui vous plaît. Juste pour cela, le Canada est un pays formidable.

P.S.: Crédit image, Mélissa Tremblay - Le rêve des séparatistes: passer d'opprimé à oppresseur.

vendredi 6 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (3)

Connaissez-vous le "syndrome du colonisé"? Les personnes atteintes de cette tare se voient coloniser par un oppresseur... qui n'existe pas. Définition d'oppresseur: qui exerce une oppression. Définition d'oppression: dans le droit constitutionnel, violation répétée et systématique, par les pouvoirs publics des principes constitutionnels qui protègent les droits publics individuels.

Alors, je vous demande, chers séparatistes, vous sentez-vous réellement opprimés par le gouvernement fédéral? Ne pouvez-vous pas faire appel aux autorités publiques lorsque vous sentez votre intégrité physique menacée? N'avez-vous pas le droit de briguer les plus hautes instances politiques du pays? Ne remarquez-vous pas que vous possédez tous les outils nécessaires (éducation, services publics, accès aux institutions financières, etc.) pour changer le cours de votre vie?

Si on doit parler d'oppression, on pourrait demander l'avis aux Palestiniens, Tchétchènes, Tibétains, Coréens du nord et aux autres peuples qui vivent sous le joug de la véritable oppression. Lorsque je lis comme slogan "Palestine, Québec, même combat", sachez-le, le coeur me lève. Un manque flagrant d'empathie.

Qui plus est, n'a-t-on pas un filet de sécurité sociale? Voyez-vous l'armée dans les rues (et ne me ramenez pas la sempiternelle crise d'octobre, je vous prie; cela fait près de 40 ans et selon l'angle de vue qu'on adopte, il y avait urgence)? Ne mangez-vous pas à votre faim? Même le pauvre gueux peut manger trois repas par jour. Êtes-vous obligés de sortir votre passeport à tous les coins de rue sous la menace d'une mitraillette? Y a-t-il même l'ombre d'un conflit civil dans notre pays?

Et le "boute du boute", connaissez-vous beaucoup de pays qui laissent en toute légitimité l'opposition sécessionniste solliciter l'appui de la population? Le Bloc québécois et le Parti québécois siègent en toute légalité dans leurs parlements respectifs, et ce, sans que la reine d'Angleterre n'envoie son armée pour mater cette rébellion.

De grâce chers séparatistes, de grâce, n'utilisez plus le terme "oppresseur" pour le gouvernement fédéral. Primo, c'est faire injure aux vrais opprimés de ce monde. Secundo, c'est méconnaître vos droits: si une situation donnée ne vous plaît point, faites-vous un parti et changez l'état des choses. Mille mercis d'ailleurs aux partis souverainistes: ils ont par leur apport changer la politique canadienne; ils ont prouvé par le fait même qu'il était désormais inutile de chercher à se séparer. Ils ont en quelque sorte mis un point final à notre condition de colonisé (processus déjà entrepris depuis longtemps, disons depuis la Révolution tranquille).

P.N.: Je suis en feu depuis le début de cet exercice intellectuel. Je crois endormir plusieurs de mes lecteurs par l'austérité du sujet. Désolé, mais moi, je trip à fond. À demain pour une contre-attaque sur une proposition affirmée par les séparatistes. Ça sera tout pour ce soir.

P.S.: À méditer, la photo montre à quoi peut ressembler la véritable oppression. Via: http://r-sistons.over-blog.com/article-31299858.html


jeudi 5 novembre 2009

Fédéralisme vs Séparatisme (2)

J'aurais voulu faire quelques mises au point ou soumettre quelques commentaires à propos de la tournure fielleuse dont s'est imprégnée le débat. J'aurais voulu également poser certaines questions aux séparatistes (et dans une moindre mesure aux fédéralistes) afin de mieux les comprendre psychologiquement mais je vais garder cela pour demain. Je suis conscient que je marche sur des oeufs. Mais vous allez apprendre à me connaître, je suis prêt à tout pour ce qui concerne l'atteinte de la vérité (je vous dis, vraiment utopiste le bonhomme).

PROPOSITION #2

"Il y a un gouvernement de trop et c'est le fédéral", affirment nos amis les séparatistes.

A CONTRARIO:

  • Le fédéralisme permet des économies d'échelle liées au partage des services communs avec les autres provinces. Imaginons être 10 à vouloir s'acheter un immeuble à logements. On va partager le chauffage, les rénovations communes, le paiement des taxes et tout autre chose dont les copropriétaires doivent s'acquitter lorsqu'ils partagent une copropriété. De la même façon au Canada, on partage le service de la monnaie, l'armée, le ministère des affaires internationales et tout autre chose dont le fédéral s'occupe à lui seul. Imaginer qu'on veuille se séparer, il faudrait assumer seul tous ces services ci-haut mentionnées. Il faudrait même les créer ce qui apporterait une charge additionnelle. On le pourrait sûrement, mais ce serait se compliquer la vie pour l'unique raison de briller seul comme pays dans le monde. Selon moi, vaut mieux à cet effet chercher à s'affirmer en tant que nation qu'en tant que pays.
  • Grâce à ce deuxième niveau de gouvernement, le fédéral a versé via la formule de péréquation près de 8 milliards de dollars en 2008-2009 (http://www.cirano.qc.ca/fin/texte_perequation_lacroix.pdf). Donc, un Québec séparé aurait à peu près 8 milliards de dollar en moins pour boucler son budget annuel, et on parle juste de se priver de péréquation. 8 milliards, c'est énorme pour une province surendettée comme la nôtre!
  • Les deux paliers de gouvernement pratique une saine concurrence qui est préférable à un monopole et cela se traduit par une amélioration des services publics.
  • Selon moi, le fédéral nous protège des visées impérialistes américaines, comme il l'a fait en 1775-76, 1812-14 pour ne nommer que ces deux tentatives américaines de nous conquérir. Nous serions assurément américains n'eût été de l'aide de nos camarades Canadiens anglais. Et je pourrais faire la nomenclature des tractations politiques entre le Canada et les États-Unis qui nous auraient laissé pour compte si nous n'avions pas fait partie du Canada.
  • Au risque de me répéter (lire ma publication d'hier), le Québec bénéficie d'une représentation au sein de toutes les institutions fédérales canadiennes, ce qui lui permet d'influencer le Canada tout entier.
"Le fédéralisme a été et demeure rentable pour le Québec... La souveraineté ne peut conduire le Québec qu'au morcellement, à la désintégration plus ou moins prononcée du marché commun canadien..." André Renauld, économiste, 1990. http://www.assnat.qc.ca/Fra/Membres/notices/q-r/RAYNA.htm