vendredi 30 octobre 2009

Sur moi-même (14)

Je suis parvenu à une certaine sérénité vers l'âge de 28 ans. Je considère aussi avoir "commencé" à être un adulte à peu près à cette époque. J'ai vu tout ce que j'avais réalisé (et cela était bon), j'ai accepté mes échecs, mes erreurs et je me suis convaincu de l'impertinence de me soucier de mon travail: l'important, c'est faire de son mieux; le reste, on n'y peut rien. J'ai résolu également de changer mon hygiène de vie; allez surtout comprendre mon choix d'arrêter de fumer et de diminuer drastiquement ma consommation de viandes et d'alcool. Cependant, c'est surtout mon accomplissement spirituel qui a le plus marqué mon arrivée dans le monde adulte. Je n'entrerai pas dans les détails de ma conversion afin de ne point faire fuir tous mes fidèles lecteurs et amis. Un jour j'en discuterai mais pas aujourd'hui. Par contre, je vais vous faire part des conséquences positives de ce changement intérieur effectué dans ma vie.

Il y a d'abord cette assurance du bien-fondé de notre existence. La vie n'est pas que pure absurdité; il y a un socle ferme sur lequel il nous faut espérer. Je parle de l'amour, la charité, l'espoir, le don de soi, la beauté, l'émerveillement, l'éternel bourgeonnement de la vie et toutes ces choses auxquels nous nous rapportons lorsqu'on veut fuir le pessimisme de cette société.

Il y a ensuite cette certitude d'avoir trouvé "la vérité". Celle-ci ne doit pas être prise comme une soif d'orgueil de ma part. Ma révélation me dit seulement de ne rien prendre pour acquis tout en sachant qu'on peut toujours en faire plus. "L'erreur", c'est de croire en la préséance de notre personne au détriment des autres. C'est celle de penser qu'on est maître absolu de sa destinée. C'est celle de supposer son succès (ou son insuccès) par ses seuls talents; il faut garder constamment à l'esprit qu'on est toujours redevable de son milieu, qu'on est jamais aussi libre que les apparences le laissent paraître.

Finalement, il y a cette croyance d'une vie après la mort, de n'être jamais seul, d'être entouré d'un monde transcendantal, bref, que l'univers à un lien ténu par lequel tout se tient. Par le fait même, j'en déduis être une partie de ce tout et que moi-même je devrai faire face à l'unique justice qui soit sur cette planète: celle de mourir. Et cela, nous devons le vivre seul. Mais je garde espoir qu'en agissant de manière juste je serai digne d'être appelé à une vie meilleure.

Certes, il me reste beaucoup de chemin à parcourir. N'ais-je point dit que je "commençais" à être adulte? Néanmoins, avec patience et persévérance, je compte atteindre une plus grande paix en mon âme en vue de devenir ce que je dois devenir: François Langlois.

***
Hymne à l'amour de Saint-Paul (1Co 13,1-13)

Quand je parlerais les langues des hommes et des anges,
si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne,

ou une cymbale qui retentit.


Et quand j'aurais le don de prophétie,

la science de tous les mystères
et toute la connaissance,


quand j'aurais même toute la foi

jusqu'à transporter des montagnes,

si je n'ai pas la charité, je ne suis rien.


Et quand je distribuerais tous mes biens

pour la nourriture des pauvres,

quand je livrerais même mon corps
pour être brûlé,
si je n'ai pas la charité,
cela ne me sert de rien.

La charité est patiente, elle est pleine de bonté;

la charité n'est point envieuse; la charité ne se vante point,

elle ne s'enfle point d'orgueil, elle ne fait rien de malhonnête,
elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point,
elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l'injustice,

mais elle se réjouit de la vérité;

elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.

La charité ne périt jamais.


Les prophéties prendront fin,
les langues cesseront,
la connaissance disparaîtra.
Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie,

mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.


Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant,
je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant;
lorsque je suis devenu homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant.


Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure,

mais alors nous verrons face à face;
aujourd'hui je connais en partie,
mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu.


Maintenant donc ces trois choses demeurent:
la foi, l'espérance, la charité;

mais la plus grande de ces choses, c'est la charité.

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