samedi 31 octobre 2009

Sur moi-même (15)

Il arrive parfois un moment où on ne peut plus supporter son nouveau voisin. L'ancien voisin (d'un charme absolu) vend sa maison et un énergumène emménage à sa place.

Ce dernier démarre sa motocyclette Harley-Davidson à toutes heures du jour et de la soirée. Il écoute perpétuellement son poste de radio à l'extérieur de son jumelé (ce qui fait que le voisinage est obligé d'écouter sa musique). On l'entendait pisser plusieurs fois par nuit (sa salle de bain était contigu à notre chambre à coucher). Mais la goutte (de pisse) qui a fait déborder le vase, ce fut l'installation de son foyer extérieur (boucane constante et partys plusieurs fois par semaines). Trop c'est trop. En virant, ma femme et moi, une petite soirée bien arosée, on a décidé de vendre notre maison afin de s'acheter un plain-pied sans voisin arrière. Vous auriez dû nous voir (bien paquetés) confectionner la pancarte à vendre

On croyait obtenir peu pour notre jumelé. Ce fut le contraire. Les clients surenchérissaient, de sorte qu'on a obtenu un montant beaucoup plus élevé qu'espéré.

On croyait payer cher pour notre nouvelle maison. Ce fut le contraire. À force de chercher, on a obtenu une coquette petite maison à un prix en deçà du marché. Avec le surplus, on a liquidé nos dettes d'études et constitué un (gros) coussin financier.

Seuls hics: en discutant longuement avec l'agent immobilier, on a su qu'on aurait pu négocier davantage. Le toit fuyait un peu (je l'ai goudronné et cela semble tenir) et la maison semble trop étanche, apportant à l'automne son lot de buée dans les fenêtres (de toute évidence, il va falloir installer un bon échangeur d'air). Il y aussi l'inconvénient d'être à 16 kilomètres du centre-ville de Québec.

Néanmoins, notre joie reste parfaite. La nature nous entoure, on n'a aucun voisin arrière, les voisins latéraux sont à bonnes distances, la maison est solide, les fenêtres sont relativement neuves et le drain agricole (avec l'isolation du sous-sol) vient d'être fait par des experts reconnus. Le terrassement a été refait, de sorte qu'on a l'impression d'avoir une maison neuve.

vendredi 30 octobre 2009

Sur moi-même (14)

Je suis parvenu à une certaine sérénité vers l'âge de 28 ans. Je considère aussi avoir "commencé" à être un adulte à peu près à cette époque. J'ai vu tout ce que j'avais réalisé (et cela était bon), j'ai accepté mes échecs, mes erreurs et je me suis convaincu de l'impertinence de me soucier de mon travail: l'important, c'est faire de son mieux; le reste, on n'y peut rien. J'ai résolu également de changer mon hygiène de vie; allez surtout comprendre mon choix d'arrêter de fumer et de diminuer drastiquement ma consommation de viandes et d'alcool. Cependant, c'est surtout mon accomplissement spirituel qui a le plus marqué mon arrivée dans le monde adulte. Je n'entrerai pas dans les détails de ma conversion afin de ne point faire fuir tous mes fidèles lecteurs et amis. Un jour j'en discuterai mais pas aujourd'hui. Par contre, je vais vous faire part des conséquences positives de ce changement intérieur effectué dans ma vie.

Il y a d'abord cette assurance du bien-fondé de notre existence. La vie n'est pas que pure absurdité; il y a un socle ferme sur lequel il nous faut espérer. Je parle de l'amour, la charité, l'espoir, le don de soi, la beauté, l'émerveillement, l'éternel bourgeonnement de la vie et toutes ces choses auxquels nous nous rapportons lorsqu'on veut fuir le pessimisme de cette société.

Il y a ensuite cette certitude d'avoir trouvé "la vérité". Celle-ci ne doit pas être prise comme une soif d'orgueil de ma part. Ma révélation me dit seulement de ne rien prendre pour acquis tout en sachant qu'on peut toujours en faire plus. "L'erreur", c'est de croire en la préséance de notre personne au détriment des autres. C'est celle de penser qu'on est maître absolu de sa destinée. C'est celle de supposer son succès (ou son insuccès) par ses seuls talents; il faut garder constamment à l'esprit qu'on est toujours redevable de son milieu, qu'on est jamais aussi libre que les apparences le laissent paraître.

Finalement, il y a cette croyance d'une vie après la mort, de n'être jamais seul, d'être entouré d'un monde transcendantal, bref, que l'univers à un lien ténu par lequel tout se tient. Par le fait même, j'en déduis être une partie de ce tout et que moi-même je devrai faire face à l'unique justice qui soit sur cette planète: celle de mourir. Et cela, nous devons le vivre seul. Mais je garde espoir qu'en agissant de manière juste je serai digne d'être appelé à une vie meilleure.

Certes, il me reste beaucoup de chemin à parcourir. N'ais-je point dit que je "commençais" à être adulte? Néanmoins, avec patience et persévérance, je compte atteindre une plus grande paix en mon âme en vue de devenir ce que je dois devenir: François Langlois.

***
Hymne à l'amour de Saint-Paul (1Co 13,1-13)

Quand je parlerais les langues des hommes et des anges,
si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne,

ou une cymbale qui retentit.


Et quand j'aurais le don de prophétie,

la science de tous les mystères
et toute la connaissance,


quand j'aurais même toute la foi

jusqu'à transporter des montagnes,

si je n'ai pas la charité, je ne suis rien.


Et quand je distribuerais tous mes biens

pour la nourriture des pauvres,

quand je livrerais même mon corps
pour être brûlé,
si je n'ai pas la charité,
cela ne me sert de rien.

La charité est patiente, elle est pleine de bonté;

la charité n'est point envieuse; la charité ne se vante point,

elle ne s'enfle point d'orgueil, elle ne fait rien de malhonnête,
elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point,
elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l'injustice,

mais elle se réjouit de la vérité;

elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.

La charité ne périt jamais.


Les prophéties prendront fin,
les langues cesseront,
la connaissance disparaîtra.
Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie,

mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.


Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant,
je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant;
lorsque je suis devenu homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant.


Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure,

mais alors nous verrons face à face;
aujourd'hui je connais en partie,
mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu.


Maintenant donc ces trois choses demeurent:
la foi, l'espérance, la charité;

mais la plus grande de ces choses, c'est la charité.

jeudi 29 octobre 2009

Sur moi-même (13)

Le travail sur appel n'est pas de tout repos. Surtout à un salaire de crève-faim. Mais j'acceptais mon sort puisque je payais un loyer infiniment bas. L'ancien propriétaire vend et le nouveau décida de changer cet état en me sortant le mensonge classique: "je vais devoir libérer votre appartement, je dois héberger ma mère."

Plusieurs auraient pris ça comme une insulte (et je l'ai d'ailleurs pris comme telle). Toutefois, j'ai refusé de me battre pour un vulgaire 4 et demi de Limoilou habité par mon épouse et moi depuis 6 ans. J'y ai vu un signe, le signe d'agir; j'ai choisi de me cumuler un pécule en me trouvant un second job comme livreur de pizza de fin de semaine. Pourquoi? Afin de m'acheter une maison. J'ai travaillé pendant 8 mois-7 jours semaine pour amasser la mise de fonds nécessaire pour acheter ma première piaule.

Si j'avais écouter ma femme et l'inspecteur en bâtiment, je l'aurais jamais achetée. J'ai suivi mon instinct envers et contre tous et j'ai fait une offre relativement basse pour une maison sise à Québec. Je l'ai eu pour une bouchée de pain, je l'ai rénové et j'ai obtenu le résultat escompté: un beau petit jumelé en plein coeur de la grande ville de Québec. Or, qui dit jumelé dit voisin. Et quand je dis voisin, je parle promiscuité. Les problèmes arrivaient.

P.S.: Photo - Devanture de ma maison une fois rénovée.

mardi 27 octobre 2009

Sur moi-même (12)

Je n'avais vraiment pas assez d'heures de travail. C'était quasi-impossible de cumuler deux emplois à horaires extrêmement variables afin de me faire une petite vie de travailleur bien pénard. Étant donné mon amour du risque, je démissionnai et je tentai ma chance dans d'autres restaurants.

La réalité me rattrapa plus vite que je ne l'aurais imaginée; les autres restaurants m'offraient encore moins d'heures de travail et le salaire horaire était en définitive en deçà de mes attentes. Je retournai chez St-hubert de Québec où je fus transféré à Beauport. J'avais un peu plus de travail mais c'était bien moins payant.

Mon épouse (ah! toujours elle) me trouva un emploi de chauffeur-livreur pour une gigantesque compagnie multinationale. J'étais sceptique mais elle me convainquit d'aller du moins passer l'entrevue.

J'arrivai débrayé, non rasé, nonchalant et avec une attitude un peu fantasque. Mes réponses plurent pourtant à mon futur patron et il m'engagea sur-le-champ. Je mettais donc les pieds, voilà déjà 6 ans, dans l'entreprise pour laquelle j'allais donner les meilleurs années de ma santé physique. J'ai nommé United Parcel Service.

Ma femme était tellement contente. Moi j'étais tellement perplexe. Je voulus lâcher mais devant l'insistance de ma douce je persévérai et je finis même par y trouver un certain plaisir, jusqu'au temps où je dus subir avec âpreté les forces impitoyables du travail sur appel.

P.S.: La photo: moi quand j'ai commencé comme chauffeur-livreur chez UPS.

lundi 26 octobre 2009

Sur moi-même (11)

Ce fut une vrai descente aux enfers. J'avais pris le pari de continuer mes études aux cycles supérieurs tout en accomplissant un certificat de journalisme. Rien n'y fit: ma moyenne au baccalauréat était trop faible, ce qui m'empêchait de présenter un mémoire pour compléter ma maîtrise. J'avais pourtant l'une des meilleurs moyennes du département pour les deux derniers trimestres. Cependant, je m'étais repris en main beaucoup trop tard. J'aurais pu détourner le système en allant étudier à l'Université Concordia (puisqu'il accepte une moyenne inférieure). Toutefois, je devais prendre en compte mon niveau alarmant d'endettement étudiant (près de 50 000$ avec les dettes de mon épouse).

Les portes du possible se fermaient soudainement devant moi pour la première fois de ma vie. Je me mis à regretter amèrement toutes mes beuveries, mes séchages de cours et mes choix d'études. J'eus beau appliquer comme professeur de cégep mais aucune école ne me reçut en entrevue. Par exemple, le Cégep de Sept-Îles avait le choix entre 140 candidats pour un poste temporaire renouvelable pour un maximum de deux ans. Évidemment, ma candidature fut rejetée. J'entrai dans une forme de catatonie me laissant dans un état végétatif sans précédant. Je ne voyait aucunement comment j'allais me tirer d'un tel pétrin.

Je fumai, je jouai à des jeux de plateaux, à des jeux d'ordinateur requérant toute ma concentration et je lus encore plus de journaux que je ne le faisais déjà. Je me mis à explorer par internet les conspirations les plus folles en leur prêtant considération. Cela dura presque deux mois.

J'observais souvent ma femme aller et venir entre son école et notre appartment. Elle vaquait à ses occupations comme si de rien n'était. Je me demandais sincèrement comment elle pouvait me supporter. Je me demandais sincèrement où elle pouvait puiser la force pour m'encourager. J'imagine qu'elle savait instinctivement que j'allais sortir de ce gouffre de désespoir. Elle me dit qu'elle avait toujours eu confiance en moi. C'est difficile à croire en sachant pertinemment dans quel état je me trouvais.

Un matin, après avoir lu les petites annonces classées, je dis à ma tendre moitié: "Méli, je vais m'acheter un char et devenir livreur de colis." J'étais comme possédé par un esprit qui me motivait à agir. Encore aujourd'hui, j'ai toutes les difficultés à savoir où j'ai trouvé l'énergie nécessaire à m'extirper du marasme dans lequel j'étais prisonnier. L'amour de ma vie me dit simplement: "Si c'est cela que tu veux, alors fais-le." Deuxième étonnement; mon épouse me fait confiance dans un projet exigeant quelques sommes. Or, nous n'avions pas d'argent, nous étions endettés, mais nous avions des cartes de crédit.

Je vais à la banque. Je demande un prêt de 3500$ pour m'acheter un Golf diesel. C'est refusé puisque je n'ai pas de fonds monétaires ni d'endosseurs. Que cela ne tienne, je vais quand même acheter la voiture grâce à mes cartes de crédit. Je reviens voir la banque et je leur signifie qu'il vienne de perdre des sommes en intérêt puisque j'ai acheté ladite voiture en avances de fonds par cartes de crédit. Le préposé au financement me dit d'attendre quelques instants. La banque finalement me reçoit de nouveau et me dit qu'exceptionnellement elle m'accorde un prêt pour acheter le Volkswagen si je m'engage à rembourser l'avance de fonds sur mes cartes de crédit. Comme quoi tout se négocie dans la vie. Je pris à peine deux mois pour rembourser le prêt, de sorte que je n'ai payé que les frais d'ouverture de dossier.

Car je trouvai en moins de deux jours un emploi de livreur de colis dans une compagnie de messagerie express. C'était tellement pas payant. Pourtant, je payais tous les comptes et tout ce qu'on devait méli et moi. Après avoir payé la voiture, il ne nous restait rien. Je change donc et change encore de compagnie, mais rien n'y fait. C'est fou combien on est exploité en tant que travailleur autonome sur la petite messagerie: allocation minime, frais de réparation, de gaz, de location de radio émetteur, perte pour les livraisons ratées, etc. Et je ne vous parle pas des semaines interminables de travail: plus de 60 heures.

Alors, mon épouse me trouve un job de livreur de mets chinois. Je décide de l'essayer. Alors, c'est l'explosion de joie. Les pourboires étaient mirobolants, les allocations généreuses et de surcroît, j'avais un salaire horaire. Certes, je travaillais 35 heures sur les 7 jours de la semaine, mais je faisais du 700$ net par semaine. Pourtant, je lâchai cet emploi parce que le patron se mit à me "voler" des livraisons et à m'envoyer à l'autre bout de la ville. L'employeur avait le temps de faire 6 livraisons pendant que j'en faisait une.

Ça me permit d'avoir du chômage (je plaidai l'harcèlement psychologique) et de me trouver un autre emploi de livreur, cette fois chez St-Hubert. Je travaillais peut-être juste 15-18 heures, mais le salaire horaire, avec les pourboires, frisaient les 25$. J'étais redevenu en paix avec moi-même et je commençais à accepter mon sort de travailleur: il me suffisait juste de le combiner avec d'autres emplois à temps partiel pour me construire une petite vie. Et croyez-moi, c'était relaxe: jouer aux cartes entre les livraisons, escomptes sur les repas poulets et se rincer l'oeil à regarder le cul des petites serveuses. Hé!Hé! Le monde est pervers.

P.S.: Sur la photo, moi livreur de poulets St-Hubert.

dimanche 25 octobre 2009

Sur moi-même (10)

Pourquoi ais-je étudié la philosophie? Bonne question pour Platon le platonicien. En fait, Platon n'était pas platonicien; seulement ses disciples.

J'ai parcouru le corpus philosophique pour sa connaissance pure et appliquée qu'elle proposait. Par le fait même, je voulais réfléchir sur toutes les interrogations du monde et sur tous ses problèmes impliqués. Je désirais discuter sur tous les sujets. Je cherchais à devenir un savant d'une grande polyvalence. Bref, je prétendais devenir un philosophe.

J'ai tant recherché à expliquer les causes premières, la réalité absolue, les fondements des valeurs humaines et les difficultés inhérentes qui y sont reliées. J'ai souhaité de tout coeur trouver les principes généraux qui régissaient les éléments particuliers de l'univers connu et inconnu.

J'ai étudié avec passion les présocratiques et leurs théories sur la formation physique du cosmos, Socrate et son appétit sans fin pour la vérité, Platon et son monde des idées sur lequel la matière se moule, Aristote et sa métaphysique, Diogène le chien cynique et sa désinvolture devant l'absurdité de la vie de ses concitoyens, Épicure et sa recherche du bonheur par la pratique de l'ataraxie, Épictète et son impassibilité devant le malheur, Sénèque et ses observations judicieuses à l'égard de la brièveté de la vie, les scolastiques et leurs spéculations sans fin sur les entités invisibles, Descartes et son "Je pense donc je suis", Spinoza et sa quête d'expliquer Dieu dans toutes ses parties, Hobbes sur l'origine de la société civile, Voltaire et son combat contre le fanatisme religieux, Pascal et ses maximes sur la place de l'homme dans la création, Rousseau sur la réforme du contrat social, Kant et ses impératifs catégoriques, Marx et son explication de l'exploitation des individus par la bourgeoisie trop bien nantie, Nietzche et son désir de voir advenir le surhomme anti-chrétien, Kierkegaard et son périple exploratoire dans le domaine de l'angoisse et du désespoir, les Frege, Russell et Whitehead et leur philosophie analytique, et les grands Husserl, Hegel et Heidegger qui tentent d'expliquer l'être par ses modalités phénoménales.

J'aurais pu vous parler aussi de Sartre, Camus, Jung, Freud, Schopenhaur et bien d'autres. J'aurais pu vous faire la nomenclature des courants philosophiques que j'ai étudiés. Mais le plus important c'est cette satisfaction d'être devenu entièrement disposé à tous les sujets imaginables dont on peut délibérer. J'ai gagné une telle force analytique qu'il m'est désormais facile d'émettre une synthèse sur un thème proposé. Certes, j'ai encore des opinions qui résultent d'un jugement expéditif et, heureusement, je fais peu de cas du désaccord produit. Mais cela ne m'empêche pas de continuer de réfléchir sérieusement à d'éventuelles solutions philosophiques sur des énigmes existentiels toujours non-élucidés.

Sans prétention, un étudiant de philosophie, même avec seulement un baccalauréat et une demi-maîtrise, a un regard intellectuel bien différent de celui du commun des mortels. Les réalités politiques, morales, physiques et sociales prennent un tout autre sens. Les explications émises en deviennent presque invraisemblables et on devient soi-même sceptique vis-à-vis ses propres réflexions. Le découragement n'est jamais trop loin lui non plus puisque les amis les plus proches restent dubitatifs en présence de pensées si peu conformes. Pourtant, je me dois de continuer de philosopher. Pourquoi? Par simple amour de la vérité. Parce que je veux apprendre à bien vivre. Parce que je veux savoir qui je suis, où je vais et d'où je viens avant de mourir.

"C'est proprement avoir les yeux fermés sans jamais tâcher de les ouvrir que de vivre sans philosopher." René Descartes

P.S.: Moi lorsque j'étais philosophe jusqu'à la chevelure et la barbe.

vendredi 23 octobre 2009

Sur moi-même (9)

Lorsque j'ai quitté l'adolescence, j'en ai gardé le plus précieux: l'amour de ma vie. Vous ne trouvez l'amour de votre vie qu'une fois dans toute votre vie. S'il part, celui-ci ne revient jamais. On peut se leurrer et croire le retrouver mais celui-ci ne se retrouve jamais puisqu'il ne passe qu'une fois dans sa vie. Habituellement, ce coup de foudre passe durant l'adolescence. Il faut être vif pour le saisir puisqu'il dure le temps d'un éclair.

Lorsque j'ai su et confirmer avoir trouvé l'amour de ma vie, j'ai voulu le concréter dans ma vie. J'étais sûre de vouloir vivre cet amour le reste de ma vie. C'est pourquoi j'en ai fait témoignage en convolant en justes noces devant parents et amis.

On ne se marie pas parce qu'on pense que c'est le bon moment. On ne se fiance pas en songeant prendre au piège l'être aimé. On n'homologue pas son union pour faire des enfants. Encore moins, on n'épouse point pour donner une protection monétaire à l'autre ou pour en profiter de sa dot. Tout cela, tout au plus, ne sont que de piètres avantages et conséquences n'ayant que peu de poids lors de la résolution nuptiale.

On se marie d'abord par amour. On le concrétise par la suite en promesse de fidélité. Ce lien devient si intense qu'il défie les forces de l'espace et du temps. Rien ne peut dès lors le rompre, combien plus si celui-ci est célébré devant le Tout-Puissant: cette union devient alors si authentique qu'il évolue désormais sur un autre échelon, j'ai nommé, le plan divin. "Pour le meilleur et pour le pire, jusqu'à ce que la mort vous sépare." Rien ne peut donc séparer l'amour des époux, si ce n'est la mort pourvoyeuse de justice funèbre. On s'épouse également dans la perspective de renforcer cet amour déjà établi. Car on croit toujours aimer à la limite du possible mais on peut toujours pousser les limites possibles de l'amour. En cela réside le vrai amour.

En somme, le Sacrement du mariage peut se résumer en une maxime; celle-ci d'ailleurs devrait toujours être un puissant leitmotiv pour quiconque vacille dans ses convictions matrimoniales. Elle est de Saint-Paul: "Maris, aimez vos femmes (et femmes, aimez vos maris), comme le Christ a aimé le monde."

P.S.: Sur la photo, Méli et moi lors de notre mariage. Remarquez le petit P-L qui est en outre dans pratiquement toutes mes photos de mariage.

jeudi 22 octobre 2009

Sur moi-même (8)

J'ai quitté l'adolescence en allant m'établir à Québec. L'Université Laval me semblait tout désignée pour poursuivre mes études. La ville était belle, à dimension humaine, ni trop grosse comme une métropole et ni trop loin de ma région native. De plus, je voyais en Québec plusieurs attraits culturels non négligeables et une banlieue campagnarde d'un charme bucolique, si l'envie me prenait de me soustraire momentanément à la vie urbaine. Je pourrais aussi mentionner les innombrables restaurants et attractions touristiques dont pouvait, et peut toujours, se targuer cette ville.

À la vérité, la lourdeur du Saguenay m'était devenue insupportable. Cette ville est plate dans tous les sens du terme: urbanisme étendu, buildings presque inexistants, chômage chronique, vie culturelle limitée et petitesse impossible à fuir. Je ne vous mens pas; je rencontre des gens de ma connaisssance à toutes les fois que je descends. Non pas par caractère antisocial, mais il est fort utile de se sentir un tant soit peu anonyme lorsqu'on vaque à ses occupations domestiques. Au contraire même; mon plaisir de jaser est instinctif et inépuisable, ce qui me pousse à deviser jusqu'à épuiser tous les sujets possibles, ce qui entame gravement mon agenda établi. Je vous dis, je suis une vrai jacasse. Mais par dessus tout, je me voyais sans avenir prometteur en restant à Jonquière.

D'emménager à Québec fut comme une bouffée d'air frais. J'ai apporté seulement le plus important: l'amour de ma vie et mon désir profondément encré en mon âme de changer le monde. Je me sentais fin prêt à entreprendre mon baccalauréat de philosophie.

P.S.: Méli et moi devant notre premier appartement.

mercredi 21 octobre 2009

Sur moi-même (7)

J'ai tellement travaillé à l'adolescence. À partir de 12 ans, j'ai été dans l'ordre camelot, préposé à l'entretien d'une boucherie, colporteur, vendeur porte-à-porte de fruits et légumes, journalier pour la municipalité de Lac-Kénogami, plongeur, concierge, commis-débarrasseur, préposé au nettoyage des après-Beach-Bud-Party, gardien de nuit pour la Commission scolaire de la Jonquière, milicien, primo et scrutateur pour la plupart des élections tant provinciales, fédérales que municipales, recenseur, commis de dépanneur, emballeur, horticulteur et livreur de restaurants de toutes sortes.

J'ai tellement changé de choix de carrière. À partir de 5 ans, j'ai voulu être dans l'ordre conducteur de machinerie lourde, routier, policier, soldat, pilote d'avion de chasse, pilote d'avion de ligne, psychologue, historien, archéologue, orienteur, psychiatre, prêtre, professeur de cégep, journaliste, poète, écrivain et simple philosophe.

Si c'était à refaire, évidemment, je ferais les choses autrement. Je travaillerais moins et j'étudierais plus. Je me passerais de plusieurs soirées entre amis afin de développer davantage mes aptitudes personnelles. Facile à dire avec le recul. Par contre, toute expérience est une expérience en soi et je ne peux renier ce que j'ai vécu. J'ai apprécié presqu'en entier chaque moment de mon adolescence et cela a donné dans une très grande mesure ce que je suis devenu.

P.S.: C'est moi sur la photo lors de mon quinzième anniversaire.

mardi 20 octobre 2009

Sur moi-même (6)

Survient ce moment tant redouté par les parents: l'adolescence. L'enfant se met en rébellion contre le noyau familial. Il cherche à se prouver et à pousser les limites des frontières de sa liberté. Tant sexuellement, moralement que spirituellement, l'enfant devient petit-à-petit l'adulte d'où sortira quelque chose de nouveau: un être accompli avec une personnalité lui étant propre.

De mon adolescence, je me souviens de ce bonheur de trouver l'amour de sa vie, de le vivre intensément. J'ai souvenance de mes nombreux amis, plusieurs perdus dans le tourbillon de la vie, d'autres toujours là à m'accompagner dans le fil de mon existence. Je me rappelle (enfin, peut-on dire se rappeler) de ces mémorables beuveries accompagnées d'agréables drogues douces. Que de plaisir à en être malade! J'ai souvenir d'avoir été membre actif de quelques partis politiques dont je tairai le nom afin de ne point être marqué comme hérétique. Je dévorais intellectuellement tout ce qui touchait la politique. J'ai encore à l'esprit le football de l'école secondaire et les joueurs extraordinaires que j'ai côtoyés. Je ne serai jamais assez incisif, avec les enfants de toutes sortes, sur l'importance de participer à des sports; idéalement, des sports d'équipe: ça forme le caractère et l'esprit de coopération, voir de camaraderie. Il me reste également en mémoire les après-midis à jouer aux cartes aux Pas-perdus du Cégep de Jonquière, les feux des vendredis soirs, les trips de voitures d'Alma à La Baie, les tentatives d'élucidation des conspirations de ce monde, les mauvais coups, les soirées à squatter les maisons et appartements des copains, et à finalement m'installer dans mon premier appartement lorsque je suis arrivé à l'université.

Je vais être franc avec vous; je ne regrette rien. Mais cet âge est si ingrat que je ne voudrais le revivre pour rien au monde. Encore prisonnier de l'enfance et toujours loin d'être mature; pris entre la douceur des rêves et les privilèges d'être responsable. L'adolescence est un nulle part où tout enfant veut en sortir.

P.S.: Moi adolescent à un souper de famille. Dans l'ordre: mon père, moi, oncle André et oncle Rocky. En passant, plus souvent qu'autrement, un gars c'est lait à l'adolescence.

lundi 19 octobre 2009

Sur moi-même (5)

J'ai essayé, tant bien que mal, de garder l'esprit de mon enfance. Force est d'admettre l'échec apparent de cette entreprise de toute une vie; celle de conserver en soi la mentalité infantile.

Ici, je ne parle pas d'une attitude d'aliéné mental dont plusieurs s'y complaisent sciemment; celle de trouver un refuge douillet à ses responsabilités d'adultes (je dois être un peu demeuré puisque je m'y suis déjà évertué à l'essayer, et même, à m'y risquer encore parfois). Je n'évoque pas non plus cette fuite en avant face à l'inexorable processus de vieillissement dont nous subissons tous ses affres ininterrompues. J'aborde plutôt cet esprit de fraîcheur, cette soif d'absolu, celle de se perdre dans l'immensité de l'inconnu afin de mieux l'éprouver. Je pense ici à la pureté et l'émerveillement, à cette capacité de saisir l'instant comme s'il était le premier, ou le dernier, dépendamment du point de vue envisagé. Je parle de chercher à connaître, à comprendre, et de poser les questions jusqu'à pouvoir y répondre.

Oui, vraiment, je me suis efforcé de retrouver cet état d'être propre à l'enfant. Des fois, j'ai l'impression de m'en approcher. Pourtant, il suffit d'un rien pour m'en éloigner.

P.S.: C'est moi à l'Halloween de mes 7 ans. Ma mère m'avait fait le pire déguisement de fantôme qu'on puisse imaginer. J'étais bien contrarié. Ah! Ces mères qui veulent bien faire...

dimanche 18 octobre 2009

Sur moi-même (4)

Quand on sort de la petite enfance, on tombe en enfance. Tomber est d'ailleurs le mot exact: c'est une chute spectaculaire dans un monde cruel et compétitif dans lequel il faut apprendre rapidement les bases techniques de l'être humain achevé (l'écriture, la rapidité d'exécution, le calcul mental, la négociation avec ses pairs, etc) si on veut survivre et réussir [au détriment des autres; quand on réussit, on réussit toujours par rapport à quelqu'un d'autre, en l'occurence, à celui qu'on considère comme ayant échoué]. Est-ce mal? Est-ce bien? La question est plutôt: "avons-nous le choix?"

Mais le bon côté de l'enfance, c'est le fait de prendre pleinement conscience des expériences de son existence. On se met à apprécier chacune d'elles. Ceux-ci, avec l'hérédité, formeront la personnalité à laquelle nous serons invariablement attachée tout au long de sa vie. L'émerveillement ressenti devant chaque découverte est peut-être moins fort qu'à la prime enfance. Cependant, on en est davantage conscient.

De ces expériences de l'enfance, de ce que j'ai découvert, je me souviens:

Les amis d'école primaire (Richard, Jonathan, Éric, Carl, Dave, Steeve, Eugène, des dizaines, je ne pourrais tous les nommer), les premières bagarres, la chasse aux lièvres, la motoneige, la cabane à pêche, les cabanes dans les arbres, les forts sous la neige, le hockey sur glace au bout du chemin du quai, la balle molle au même endroit durant l'été (j'étais vraiment poche mais je voulais tellement jouer), jouer à guerre, jouer à l'épée de bois (on se frappait vraiment), les jeux vidéos sur la console Nintendo (Castlevania, Metroid, Megaman, etc.), les premières défi de lecture (Cimétierre de Stephan King, Ben-Hur de Lewis Wallace, les Actes des apôtres, les livres dont vous êtes le héros, etc.), l'escalade des crans (parfois 100 pieds), les premières sorties dans les bars (j'avais à peine 13 ans), les premiers "french kiss" et les premiers amours (amourettes, dont certaines plus sérieuses que d'autres).

Allez, racontez-moi: quels souvenirs retenez-vous de votre enfance (7 à 14 ans)? N'est-ce pas une époque mémorable dans laquelle on se sent invincible? D'autre part, je n'ose imaginer une enfance merdique polluée par l'inceste, la négligence ou la violence. Honte à tous les briseurs d'enfance. Cela ne vous sera jamais pardonné, ni en cette vie, ni en la prochaine.

P.S.: Sur la photo, c'est moi à 11 ans. J'avais "passé au travers" du jeu vidéo Metroid en un temps relativement court. J'avais demandé à mon père de mon photographier à côté de l'écran de télévision afin d'en garder une preuve.

jeudi 15 octobre 2009

Sur moi-même (3)

La tendre jeunesse finit toujours par finir. On se réveille et soudainement nous voilà plongés dans l'ère de la compétition et de l'apprentissage intensif. Voici arrivée l'école élémentaire. Certes, on se fait de nouveaux amis, mais une part de nous-mêmes s'envole et ne revient jamais.

Allez, ne mentez point. Pour la plupart d'entre vous, vos souvenirs de la petite enfance, n'ont-ils pas le lustre d'être les plus estimés? Mon frère pense que ce sont les plus beaux moments de notre vie puisque nous n'avons aucune responsabilité et aucune décision à prendre. Chaque jour est comme une fête; chaque instant, une occasion de s'émerveiller. Chaque chagrin disparaît aussi vite qu'il est apparu. Bref, ce temps est comme un rêve dont on ne voudrait jamais se réveiller.

Certains, comme moi, quittent avec joie et empressement ce temps flou et vaporeux. D'autres, moins enclin, y renoncent plus par nécessité que par envie. Ah! Si seulement on pouvait rester enfant tout en profitant des privilèges de l'âge adulte?

"Après l'enfance, en même temps qu'on en prend possession de la vie, elle nous quitte..." - Georges Dor

(http://www.evene.fr/citations/mot.php?mot=enfance)+(http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Dor)

P.S.: Moi jeunot tout heureux de son cadeau de Noël: un parking de "Hot Wheel" à plusieurs étages. Remarquez mon super t-shirt de Jaws. Je le mettais tout les jours. Je tripais sur Jaws.

mercredi 14 octobre 2009

Sur moi-même (2)

À partir de 4 ans, je me suis mis à angoisser sur un étrange sentiment que j'ai intitulé "le syndrome du voir-tout-seul".

Imaginez prendre conscience de votre propre conscience tout en sachant ne pouvoir prendre connaissance de la conscience d'autrui, et ce, pour l'éternité. Je vais essayer d'être plus explicite mais cela s'avère extrêmement difficile. Il vous faut faire un effort intellectuel considérable, à moins d'avoir déjà expérimenté cette singulière pensée.

Regardez droit devant vous. Remarquez votre vue contemplant son champ de vision. Et bien, cette vision, c'est la vôtre. Or, vous ne pourrez jamais connaître la vision d'autrui. En généralisant rapidement: vous saisissez être prisonnier de vos propres sens. Ces derniers étant les seuls indicateurs vous permettant d'appréhender la réalité de votre propre existence, vous comprenez conséquemment être réduit à vos seules sensations, mêmes celles cérébrales.

On pourrait même croire à l'éventualité de l'unicité de sa propre conscience. Il n'y aurait que conscience qu'en soi. Comme si le monde était un vaste théâtre se déployant pour son unique (dé)plaisir. À la limite, on pourrait supposer une matrice dans laquelle notre existence joue le rôle central: celui qui "goûte" le plan spatio-temporel composé par un "mauvais génie", voulant se rire de notre perception virtuelle de ce qu'on croit être réel. Admettez maintenant l'idée de voir les autres comme des pantins menés par un marionnettiste divin. En ce cas, les autres ne seraient pas conscients; ils feraient semblants. Ils seraient comme des robots programmés pour donner l'effet d'être des êtres conscients. En fait, ils ne feraient qu'agir selon le scénario établi. De là j'ai tiré cette expression saugrenue: "je vois tout seul". Je suis seulement sûre de ce que je vois. Je ne peux voir ce que les autres voient. À présent, n'allez pas croire que je sois mégalomane; toute cette théorie est purement conceptuelle. J'ai même envisagé l'idée d'être moi-même un pantin pensant n'être pas un pantin, programmé à penser cette possibilité.

Vous auriez dû me voir pleurer à cette idée. J'avais 4 ans, 5 tout au plus. Ma mère disait: "Je ne comprends pas ce qu'il veut dire, je ne sais pourquoi il pleure, il essaie sûrement de nous dire quelque chose." Mon père de répondre: "Il est fatigué, ça va passer." Je ne peux leur en vouloir; je n'avais pas le vocabulaire pour verbaliser cette bizarre impression.

Vers l'âge de 12 ans, écœuré de toujours penser à cette débile pensée, je me suis finalement dit: "Écoute, jusqu'à ta mort, coûte que coûte, t'es pris avec toi-même. Inutile de ressasser continuellement cette absurde invention de ton esprit." L'angoisse est parti mais cette insolite représentation de l'esprit m'est toujours restée en mémoire.

Il serait plutôt insensé de considérer sérieusement ce "syndrome". Toutefois, une certitude reste: je ne pourrai jamais être dans la tête d'un autre, ni l'autre être dans la mienne. Donc, comment savoir si l'autre existe? Comment savoir ultimement si ma vie (que je vis) n'est pas qu'un rêve? Je vous donne deux indices: René Descartes et "Je pense, donc je suis".

N.B.: C'est moi à 7 ans... bien angoissé.

mardi 13 octobre 2009

Sur moi-même


Que dire de moi-même? Que je suis né du désir d'un père et d'une mère. Précision importante lorsqu'on sait qu'on peut naître in vitro, d'une mère porteuse et/ou d'un donneur de sperme anonyme.

Sur ma jeunesse: peu de choses à dire en réalité. Et pourtant, je pourrais en écrire un roman (à peu près tous pourrait en écrire un roman). Je vais la diviser en 4 segments de 7 ans.

Le premier quart, je l'appellerai la prime jeunesse. Le deuxième sera l'enfance. Le troisième s'intitulera par conséquent l'adolescence et le dernier quart deviendra "l'adolescence qui ne veut pas finir".

De ma prime jeunesse, je me souviens des étés splendides, de mes cousines Anne et Julie, de ma voisine Cathy, de l'amour quasi-maternel de mes grandes soeurs, de la construction de notre maison au Lac-Kénogami, des Noël d'antan, de l'Atari, du Vic 20, du Commodore 64 (on était gâté), des fêtes du jour de l'an à Pibrac, des messes du dimanche à la chapelle St-Cyriac, que je dormais dans un lit double avec mon grand frère (manque d'espace), de mon désir déjà évident pour les femmes, de ma première fugue (5 minutes), de mes premiers cauchemars (sorcières cherchant à me faire bouillir) et plein d'autres souvenirs nostalgiques dont la plupart d'entre nous gardons mémoire.

Mais la chose la plus bizarre, la plus terrifiante, c'est cette impression d'être toujours en moi-même. J'appelais ce sentiment"je vois tout seul". J'en pleurais à en mourir. Que j'ai fini par appeler "le syndrome du voir tout seul". Je vous explique cette étrange pensée demain.

N.B.: C'est moi quand j'étais bébé.

lundi 12 octobre 2009

Préambule

Un nouveau blog vient de naître. Un autre quidam va raconter le cours de ses pensées. Est-ce nécessaire? Je ne le sais pour vous mais je le tiens nécessaire pour moi.

Depuis quelques temps, disons des mois, je cherche à mettre en ordre tout le corpus de mes idées. J'essaie de trier tout mon savoir. J'ai cru bon de le coucher sur papier (virtuel) et, pourquoi pas, en faire profiter le grand nombre, en espérant que celui-ci y trouve son profit.

Évidemment, ce travail intellectuel aura une part importante de subjectivité (comme si on pouvait un tant soit peu être objectif). Également, je devrai me confronter à d'éventuels commentateurs plus ou moins d'accord avec mes écrits. J'accepte volontiers cette éventualité. Tout comme j'accepte l'insuccès probable de mon projet: absence de visiteurs, arrêt impromptu de cette entreprise par manque de volonté, etc. Bref, je ne promets rien, si ce n'est que d'être fidèle à moi-même (comprenne qui peut comprendre).

Pour finir, pourquoi ce blog s'intitule "Le zélateur"? Parce que je suis un défenseur ardent d'une cause: celle de faire réfléchir les individus. Quand on me connaît, on sait à quel point je peux être un ardent interlocuteur sur une discussion d'intérêt philosophique comme sur des questions purement spéculatives. De plus, je me sens investi d'une mission: celle de stimuler un débat sur un tas de sujets de nature éthique, social, politique, voir anthropologique. Certes, plusieurs le font ou l'on fait, mais il n'y a pas de mal (apparent) à ce que je m'y essaye. Et en prime, si vous êtes sages, je vous égayerai avec des images ou des interludes de mon cru.

P.N.: Cette photographie d'embryon signifie ici (et seulement ici) l'état embryonnaire de ce blog. Comme un embryon, il peut être avorté à n'importe quel instant. D'ailleurs, celui présenté sur cette image est probablement le produit d'un avortement. Oui, ils sont bien beaux ces embryons présentés dans les encyclopédies, mais garder à l'esprit que ceux-ci sont presque exclusivement des avortons.