lundi 4 janvier 2010

Le vieillissement de la population (3)

La deuxième solution envisageable serait la plus simple pour régler le problème du vieillissement de la population mais celle-ci est la moins applicable étant donné les difficultés qu’elle engendrerait et les obstacles dont elle devrait faire face pour devenir réalisable: augmenter le taux de fécondité des femmes québécoises. Celui-ci est d’environ 1,7 enfant par femme (1). Pour avoir un renouvellement de population il faut un taux de 2,1 (2). La tendance au Québec est certes à la hausse depuis 10 ans, mais le taux de fécondité est encore loin du seuil de renouvellement. Les politiques de congés parentaux et de subventions en garderie ont probablement contribué à augmenter le taux de fécondité mais ils n’expliquent pas à eux seules cette tendance. Par exemple, les Américains, avec un taux de 2,05 (3), n'ont pas de telles politiques. Il serait d’ailleurs intéressant de voir s’il n’y a pas plutôt un lien de corrélation entre les périodes d’embellis économiques et le fait que le taux de fécondité augmente durant ces dites périodes. Toutefois, les politiques de soutiens parentaux devraient être maintenues, voir bonifiées, afin de tirer à la hausse de façon maximale la fécondité des femmes. Cependant, je pense qu’il serait nécessaire de créer une commission d’enquête afin d’avoir des réponses sur le faible taux de fécondité de la femme québécoise. Pourquoi retarde-t-elle l’âge de fondée une famille? Pourquoi n’a-t-elle pas une famille plus nombreuse? Pourquoi le taux d’avortement (qui fait descendre conséquemment le taux de fécondité) est-il si élevé (28 000 en 2005) (4)? Les réponses risquent de nous éclairer et de nous montrer où nous avons échoué en tant que société: manque de soutien envers la mère, perte d’autonomie de la mère, refus d’implication des pères, carrière en péril, volonté inexistante, peur d’un avenir incertain, etc. Autant de réponses qui mériteraient, selon moi, des solutions ciblées: soutien social accru par des politiques contraignantes, outils financiers et humains pour maintenir ou accroître l’autonomie des mères, questionnement approfondi sur le refus de l’implication des pères et les solutions pour y remédier, mesures de discriminations positives en vue de faire progresser la carrière des mères qui retournent au travail, promotion du rôle de parent par tous les moyens médiatiques possibles, etc. Toutes ses solutions en vue d’augmenter le taux de fécondité seront difficilement applicables puisqu’elles exigeraient un soutien social total, ce qui est hautement difficile, étant donné le désir des femmes de s’épanouir autrement que par l’enfantement, et ce, assurément avec raison. La somme de responsabilités qu’implique la naissance d’un enfant en 2010 dans n’importe quelle nation développée répond à la question du pourquoi de notre faible taux de natalité. Imaginez la naissance d’un deuxième, voir d’un troisième enfant, les répercussions engendrées sur la vie de couple et celle de mère parfois monoparentale, dans une société en constante mutation de surcroît.

(1) - Institut de la Statistique du Québec, Tableau statistique du taux de fécondité, Gouvernement du Québec, Québec, 2009.

(2) - Wikipédia, Taux de fécondité, http://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_f%C3%A9condit%C3%A9

(3) L'état du monde 2006, Paris, La Découverte, 2005, page 362.

(4) - Fédération du Québec pour le planning familial, Les statistiques en matière d’avortement, Montréal, 2006.

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