mardi 19 janvier 2010

Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales

Je vous présente le portail du CNRTL. Créé en 2005 par le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), le CNRTL fédère au sein d’un portail unique, un ensemble de ressources linguistiques informatisées et d’outils de traitement de la langue. C'est génial pour trouver des synonymes, antonymes, définitions et la provenance étymologique des mots. Il y a également un certain archivage d'auteurs français libre de droit dont on puisse faire la consultation en ligne. Je vous le recommande vivement. Je l'utilise depuis quelques années.

Exemple: Lexicographie du mot "oppression";

OPPRESSION, subst. fém.

A. −1.
Difficulté d'une personne à respirer et gêne qu'elle ressent au niveau de la poitrine. Synon. dyspnée. Souffrir d'oppression. Virginie s'affaiblissait. Des oppressions, de la toux (...) décelaient quelque affection profonde (Flaub., Coeur simple, 1877, p.40). L'enfant est pris tout à coup d'une oppression formidable (Trousseau, Hôtel-Dieu, 1895, p.203). Aérophagie, oppression et suffocation respiratoires (Mounier, Traité caract., 1946, p.233).

2.
Gêne, malaise d'ordre psychique s'accompagnant au niveau de la poitrine d'une sensation de poids et d'une douleur sourde. Le matin mon oppression fut si forte, que je crus en mourir (Restif de La Bret., M. Nicolas, 1796, p.140). Le soir, elle éprouva un peu d'oppression (Reider, Mlle Vallantin, 1862, p.159):

1. La chaleur, le bruit, l'odeur des victuailles mêlée à la fumée du tabac, lui causaient un malaise croissant. Son oppression ne cessait d'augmenter.
Martin du G., Thib., Épil., 1940, p.807.
[Avec un compl. spécifiant l'endroit de l'oppression] Il lui vient, se pressant, un tas de phrases embrouillées par de l'oppression de poitrine (Goncourt, Journal, 1865, p.201). Dans ce salon, (...) il éprouvait cependant, chaque fois qu'il s'y trouvait seul, une oppression du coeur, un peu d'essoufflement, d'énervement (Maupass., Notre coeur, 1890, p.347):

2. Je sens bien que je ne puis t'écrire mes grandes oppressions de coeur, à ces premières entrevisions d'été.
Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], 1906, p.328.
[Avec un compl. indiquant ce qui oppresse] Peu à peu, une torpeur lourde −causée par la chaleur suffocante, l'oppression de l'obscurité, (...) envahit le wagon (Martin du G., J. Barois, 1913, p.429). Là-bas, sous les latitudes de sa naissance, Maxence voyait une plaine couleur de plomb, l'air raréfié, l'oppression d'un ciel de cuivre (Psichari, Voy. centur., 1914, p.42).

B. −1.
Action, fait d'opprimer (v. ce mot B) (quelqu'un). Synon. domination, tyrannie. Accentuer, augmenter, renforcer l'oppression; combattre l'oppression; résistance à l'oppression. Vous aurez détruit l'oppression, rendu l'Alsace et la Lorraine à la France (A. France, Voie glor., 1915, p.25).
[Avec une détermination spécifiant la nature de l'oppression] L'oppression féodale, laïque, napoléonienne; oppression policière. Il viendrait aider ses anciens sujets à s'affranchir de l'oppression d'un tyran (Staël, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p.474). La Contre-Révolution prenait aussitôt le caractère de (...) la réconciliation du peuple et de l'État, unis contre l'oppression de l'argent (Bernanos, Gde peur, 1931, p.206):

3. Il a peur parce qu'il voit bien que ses autos-mitrailleuses (...) ne pourront jamais empêcher le peuple tunisien de se libérer de l'oppression colonialiste...
L'Humanité, 19 janv. 1952, p.3, col.7.
Subst. + de + oppression Mais voici toutes les puissances d'oppression réveillées (Clemenceau, Iniquité, 1899, p.258). La propriété des moyens de production et de vie qui sont (...) une force d'exploitation et d'oppression (Jaurès, Ét. soc., 1901, p.130).
DR. CONSTIT. ,,Violation répétée et systématique, par les pouvoirs publics, par un usurpateur, des principes constitutionnels et spécialement de ceux qui protègent les droits publics individuels`` (Cap. 1936).

2.
État de celui qui est opprimé. Synon. servitude; anton. liberté. Fuir, s'échapper de l'oppression. Entre l'oppression subie et l'oppression exercée il n'y eut pas le temps de la réflexion ou la liberté du choix (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p.65). J'ai dit que, sur 100 Français soustraits à l'oppression, 98 sont dans nos troupes (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p.369).
[Avec un compl. indiquant ce qui est opprimé] Souhaiter autre chose, c'est souhaiter l'oppression de l'Église et la ruine de la foi (Lamennais ds L'Avenir, 1831, p.135).
Prononc. et Orth.: [ɔpʀεsjɔ̃] et [-e-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 plur. «violences, dommages faits à quelqu'un» (Chroniques Ducs Normandie, 12249 ds T.-L.); ca 1190 sing. «tâche accablante» (Marie de France, Purgatoire, 571, ibid.); 2. a) 1re moitié du xiiie s. «contrainte» (Berengier, L'Antéchrist, éd. E. Walberg, 810); b) 1487 «fait d'accabler par la violence, état de celui qui est accablé» (Vocabulaire fr.-lat., Genève, Garbin d'apr. FEW t. 7, p.377a);

3.
1659 «gêne respiratoire» (Huygens, OEuvres complètes, 2, 514 d'apr. FEW, loc. cit.);

4.
[1747] «angoisse psychique» (Fr. Grafigny, Lettres d'une Péruvienne, p.165). Empr. au lat. oppressio «action de presser; destruction, action d'étouffer (les lois, la liberté); action violente contre quelqu'un, quelque chose», de oppressum, supin de opprimere, v. opprimer. Fréq. abs. littér.: 711. Fréq. rel. littér.: xixe s.: a) 1509, b) 881; xxe s.: a) 798, b) 782. Bbg. Dub. Pol. 1962, pp.356-357. _ Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p.277.

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