dimanche 17 janvier 2010

Actualité (2e sur Haïti)

Je ne sais si vous l'avez constaté, mais je suis sidéré de voir le peu de solidarité entre Haïtiens depuis le début de la catastrophe. J'ai l'horrible impression du chacun pour soi, de pillages, de vandalisme, du mépris des morts qui jonchent le sol... J'ai également le sentiment d'une désorganisation totale, d'un je-m’en-foutisme qui ne dateraient pas du séisme. Il me semble que l’instinct de survie peut se faire dans la dignité.

Oui, je sais; je ne suis pas là-bas. Comment réagirions-nous dans une telle situation? Et bien, je suis toujours surpris de notre très haut niveau de civisme en Occident. Le respect des lois est quand même surprenant lorsqu'on sait qu'il n'y a pas un policier à chaque coin de rue. Est-ce parce qu'on est riche et repu? Je vous dis, je ne crois pas que nous sommes meilleurs; qui sommes-nous pour juger? Mais bon Dieu, la moralité des gens vivant dans les pays du tiers-monde laissent toujours à désirer. C'est un fait, qu'il soit conditionné ou non.

Par contre, nous devons reconnaître notre responsabilité dans cet état de fait. S'intéressait-t-on vraiment à Haïti avant le cataclysme? Par exemple, on se soucie de l'Afghanistan, et peut-être seulement parce qu'il possède une position stratégique en Asie centrale et d'importants pipelines qui passent en son pays. Mais Haïti, quelles richesses à Haïti? Alors, on laissait faire.

Moi, je ne fais que poser des questions, je ne cherche que des réponses. Une autre question: on parle que la reconstruction devra se faire (évidemment). Mais cela va prendre des années. Pendant ce temps, une génération complète va perdre son temps à attendre les infrastructures et les institutions nécessaires à son épanouissement. Des journées, je me dis qu'il vaudrait mieux pour eux de tous s'exiler dans nos pays d'Occident. On manque de population, les Haïtiens veulent un avenir et, un grand atout pour le Québec, les Haïtiens sont des francophones. Mais ce n'est pas ainsi que ça va fonctionner: la majorité en Occident va dire qu'on peut pas tous les accepter puisqu'il mettrait à rude épreuve notre système (il faut lire: ça leur tente pas de payer pour des pauvres) et la majorité à Haïti va dire qu'ils sont attachés à cette île, qu'ils veulent y vivre coûte que coûte (il faut lire: je m'entête à vivre dans la misère à cause d'idées nationalistes préconçues, ne prenant pas en compte l'histoire ni la situation - descendants d'esclaves laissés à eux-mêmes et pays ingouvernables depuis les dictatures du XXe siècle).

Moi, je n'accepterais pas cette situation. Je ferais tout pour me sortir de ce bourbier. Je refuserais d'être catégorisé comme fils d'esclave d'Haïti. Je chercherais à atteindre les côtes de la Floride, de Cuba ou de traverser en République Dominicaine. Je prendrais les moyens pour émigré au Québec ou en France où je pourrais en fin avoir une chance de m'en sortir. Bref, je refuserais la réalité imposée par les nations puissantes: mon ascendance, le nationalisme et l'ingérence des gros pays dans les affaires des plus petits (car, dans une grande mesure, nous avons créer cette situation: lire lien Mecanopolis.org).

Pensez-y sérieusement: quelle ironie de naître dans un pays riche et de pouvoir saisir les opportunités qui se présentent, comparée à celle de naître dans un pays pauvre et d'être obligé de souffrir par l'imposition d'un destin non-voulu?

Pour continuer la réflexion:
http://www.mecanopolis.org/?tag=usaid

Image:
Courtoisie Nouvelobs (Pillage, exode... la situation est tendue à Haïti)
http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/seisme_en_haiti/20100117.OBS3858/pillages_exode_la_situation_est_tendue_a_haiti.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire