Objet, dès son vivant, d'une légende dorée comme d'une légende noire, il a aujourd'hui acquis une notoriété pour son habileté militaire (victoires d'Arcole, Rivoli, Pyramides, Marengo, Austerlitz, Iéna, Friedland, Wagram, La Moskova) et politique, mais aussi pour son régime autoritaire, et pour ses incessantes campagnes (voulues ou non) causant la mort de plus d'un million de civils, soldées par de lourdes défaites finales en Espagne, en Russie et à Waterloo, et par sa mort en exil à Sainte-Hélène sous la garde des Anglais.
Il dirige la France à partir de la fin de l’année 1799 ; il est d'abord Premier Consul du 10 novembre 1799 au 18 mai 1804 puis Empereur des Français, sous le nom de Napoléon Ier, du 18 mai 1804 au 11 avril 1814, puis du 20 mars au 22 juin 1815. Il réorganise et réforme durablement l'État et la société. Il porte le territoire français à son extension maximale avec 134 départements en 1812, transformant Rome, Hambourg, Barcelone ou Amsterdam en chefs-lieux de départements français. Il est aussi président de la République italienne de 1802 à 1805, puis roi d’Italie du 17 mars 1805 au 11 avril 1814, mais encore médiateur de la Confédération suisse de 1803 à 1813 et protecteur de la Confédération du Rhin de 1806 à 1813. Il conquiert et gouverne la majeure partie de l’Europe continentale et place les membres de sa famille sur les trônes de plusieurs royaumes européens : Joseph sur celui de Naples puis d'Espagne, Jérôme sur celui de Westphalie, Louis sur celui de Hollande et son beau-frère Joachim Murat à Naples. Il crée aussi un grand-duché de Varsovie, sans oser restaurer formellement l'indépendance polonaise, et soumet à son influence des puissances vaincues telles que le Royaume de Prusse et l'Archiduché d'Autriche.
Napoléon tente de mettre un terme à son profit à la série de guerres que mènent les monarchies européennes contre la France depuis 1792. Il conduit les hommes de la Grande Armée, dont ses fidèles « grognards », du Nil et de l'Andalousie jusqu'à la ville de Moscou. Comme le note l'historien britannique Eric Hobsbawm, aucune armée n'était allée aussi loin depuis les Vikings ou les Mongols et n'avait soumis autant de grandes puissances de son époque. Malgré de nombreuses victoires initiales face aux diverses coalitions montées et financées par le Royaume de Grande-Bretagne (devenue le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande en 1801), l’épopée impériale prend fin en 1815 avec la défaite de Waterloo.
Peu d'hommes ont suscité autant de passions contradictoires que Napoléon Bonaparte. Selon les mots de l’historien Steven Englund : « le ton (…) qui convient le mieux pour parler de Napoléon serait (…) une admiration frisant l’étonnement et une désapprobation constante frisant la tristesse. »
Toute une tradition romantique fait précocement de Napoléon l'archétype du grand homme appelé à bouleverser le monde. C'est ainsi que le comte de Las Cases, auteur du célèbre Mémorial de Sainte-Hélène tenta de présenter Napoléon au parlement britannique dans une pétition rédigée en 18182. Élie Faure, dans son ouvrage Napoléon, qui a inspiré Abel Gance, le compare à un « prophète des temps modernes ». D'autres auteurs, tel Victor Hugo, font du vaincu de Sainte-Hélène le « Prométhée moderne ». L'ombre de « Napoléon le Grand » plane sur de nombreux ouvrages de Balzac, Stendhal, Musset, mais aussi de Dostoïevski, de Tolstoï et de bien d'autres encore.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Napol%C3%A9on_Ier
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