Joueur disqualifié mais spectateur perspicace de cette partie de faux-semblants qu’est la vie moderne, le narrateur décrit la lutte quotidienne de ses congénères, toujours en quête d’un peu d’amour, de plaisir, d’argent. Cette lutte, étendue à tous les aspects de la vie humaine sous l’influence du modèle libéral, transforme le moindre de nos gestes en un combat épique, au terme duquel notre position dans la société humaine est corrigée, à la hausse ou à la baisse. Même nos lits ne sont plus un refuge. Il faut s’y distinguer. La sexualité est un système de hiérarchie sociale. Résigné, le narrateur se place définitivement en dehors de cette lutte, enfermé dans la nostalgie de l’adolescence, souhaite parfois la mort sans pouvoir s’y résoudre.
Souvent, son entourage fait preuve d’un dynamisme de façade qui tranche avec sa propre neurasthénie. Pourtant, le désenchantement survient toujours, comme s’il était impossible – ou risible - de s’impliquer dans le monde. Le narrateur décrit ainsi le décalage entre la projection existentielle d’un de ses amis et la réalité de sa vie quotidienne, mettant en perspective son idéologie élitiste et la médiocrité d’un célibat sans issue.
Extension du domaine de la lutte, Paris, Éditions Maurice Nadeau, 1994, 156 p.http://fr.wikipedia.org/wiki/Extension_du_domaine_de_la_lutte
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