Exposé #2
La fin de l’époque postmoderne fut produite par le début de la Troisième guerre mondiale. Celle-ci, qu’on a d’ailleurs rebaptisé la “Dernière guerre mondiale” ou la “Déf Der des Ders” (définitive dernière des dernières), commença le matin du vendredi 13 janvier 2013 et s’acheva vers midi lors du bombardement nucléaire global.
Lors de ce matin fatidique, Israël alla bombarder les installations nucléaires d’Iran. Les Israéliens menèrent ce raid afin d’anéantir les capacités iraniennes de construire des bombes nucléaires. Mais ce que ne savait pas Israël, c’est que l’Iran possédait déjà trois bombes nucléaires de hautes puissances; les Iraniens les avaient acheté aux Pakistanais, qui possédaient de facto l’arme nucléaire, sans que les uns ou les autres n’avertissent la communauté internationale de cette transaction de vente d‘armes de destruction massive. Les Iraniens répliquèrent donc à Israël en pulvérisant la ville de Tel-Aviv et, comme si ce n’était pas suffisant, ils détruisirent aussi une flotte navale appartenant à l’armée américaine stationnée dans le Détroit d’Ormuz. Les Américains prétendaient faire un exercice militaire à cet endroit mais les Iraniens n’étaient pas dupes; les Américains appuyaient l'offensive israélienne. Les Iraniens n’eurent toutefois jamais le temps d’utiliser leur troisième bombe. Les Américains répliquèrent par des frappes nucléaires sur tout le territoire iranien. Les Russes, indignés, s’en mêlèrent en lançant de multiples missiles sur le territoire américain. Et ce fut finalement un grand tourbillon qui finit par lancer tous les pays du monde dans cette désintégration thermonucléaire globale. Au bout de la journée, il ne resta comme états pouvant encore fonctionner selon les principes administratifs du droit institutionnel: la Papouasie occidentale, la plupart des pays d’Afrique équatoriale et d’Amérique du Sud australe ainsi que, par miracle, une bonne partie de l’Est du Canada, en particulier le Québec. Pour cette dernière nation, il semblerait, nonobstant la ville de Montréal durement frappée lors de cette journée, qu’elle ait été oublié par les belligérants nucléaires. Le Québec ne posait pas vraiment de menace pour la planète, et cela lui permit de sortir quasi-indemne de ce court mais intensif conflit.
L’hiver nucléaire s’ensuivit, il y eut des débalancements climatiques majeurs durant cinq ans, les survivants cherchèrent à reconstruire un semblant de monde organisé. Mais les survivants étaient tous issus de pays pauvres, sauf le Québec qui possédait des atouts intéressants. La reconstruction fut donc longue et ardue. Dans la décennie qui suivit, le monde se divisa administrativement en deux pays: la République d’Occident et celle d’Orient. L’égalitarisme fut promulgué comme seule idéologie politique viable. Les institutions furent reconstruites. Le contrôle démographique fut le point majeur de la réussite de ce nouveau système, de sorte qu’aujourd’hui tout le monde a une maison, un travail qui lui plaît et une vie épanouie dans des loisirs simples et sobres. Nul n’est supérieur à son voisin, ni collectivement, ni individuellement; il n’y a que les configurations des styles de vie qui peuvent changer. Cette façon de penser fut surtout l’apanage de la majorité autochtone; ils furent à 95 % les survivants de ce nouveau monde et évidemment, ils façonnèrent le monde selon leur vision juste de la vie. Il n'y eu plus jamais de conflit, prouvant a posteriori en 3013 la réussite de notre vision de la société.
Une anecdote intéressante: beaucoup à la fin de l’époque postmoderne croyait la fin du monde arrivée le 21 décembre 2012. Selon l’interprétation de certains, le calendrier maya prédisait la fin du monde lors de cette journée. Le répit fut de courte durée; finalement, cette fin du monde arriva le vendredi 13 janvier 2013, prouvant que les anciens n’avaient pas été si niais de voir un jour de malheur lors d’un vendredi 13.
À suivre...
Photo: Le premier essai thermonucléaire, le 31 octobre 1952, Joe Raedle/Getty Images
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