Exposé #1
Définition de la postmodernité/de l’époque postmoderne:
L'époque postmoderne (postmodernité) peut se définir par opposition à celle dite moderne (modernité). La modernité, comme forme civilisationnelle, se définissait par une confiance en le progrès, éprouvée par une amélioration constante du niveau de vie. Située par les historiens entre l’invention de l’ampoule électrique par Thomas Edison en 1879 et les premiers pas sur la Lune de Neil Armstrong en 1969, cette ère posait comme idéaux l’avancement social, le dévouement à l’entreprise, les hautes études, la sécurité sociale, l’apport de chacun à la collectivité et une foi inébranlable dans l’intelligence humaine. Au niveau industriel, le processus de fabrication des biens était mécanisé, demandant une main d’oeuvre abondante et bien rémunérée (afin de permettre à ces derniers d’acheter ces mêmes biens de consommations ainsi produits). Cette main d’oeuvre avait besoin de peu d’instruction puisqu’elle accomplissait un travail standardisé et répétitif sur des machines accomplissant le gros du travail. Suite à des crises économiques consécutives résultant d’une épargne excessive et de surproduction industrielle, les chefs des grandes industries ont automatisé leurs usines afin de se dispenser de plus en plus des ouvriers non-spécialisés et générer ainsi davantage de bénéfices.
La postmodernité vit son avènement avec l’arrivée de l’homme sur la Lune. L'idée de progrès, promut tout au long de la modernité, venait d’atteindre son achèvement. L’humanité croyait encore, en 1969, que celle-ci continuerait sa progression, mais elle déchanta rapidement: les crises économiques devenaient plus aiguës, le chômage devenait endémique, la sécurité d’emploi avec sa permanence disparurent, les conséquences de la pollution industrielle se firent désormais grandement sentir et la démographie devenait un problème de société par la dénatalité des sociétés occidentales et l’explosion démographique des pays émergents. En somme, l’optimisme des modernes faisait place au pessimisme des postmodernes. On se mit à remettre en question les modes de production, la croissance, les groupes de pression et de lobbyisme firent leur apparition dans tous les domaines de la société, bref, la société soudée par un même idéal éclata en une myriade d’idéologies tous plus éclectiques les unes des autres, chacun prônant pour sa paroisse, comme dit l’expression. Le passé n’était plus garant de l’avenir, comme il l’était encore pour les modernes, et le futur n’offrait plus aucune perspective enthousiasmante, étant donné l’incertitude des défis légués par la modernité aux générations à venir. L’individu postmoderne, ayant perdu ses repaires, se repliait sur lui-même, cherchant par ses propres moyens à se définir, en prenant considération seulement de ce en quoi il était certain: le moment présent. Tous les modes de vie et d’expressions identitaires devenaient socialement acceptables, de là la fin du patriarcat comme modèle rassurant devant l’inconnu. En d’autres mot, cette époque fut celui du désenchantement et de la désillusion: entre autres, les ordres religieux s’amenuisaient à une vitesse phénoménale et les valeurs civiques disparaissaient tout aussi rapidement. Il n’y avait plus rien qui tenait. C’était le règne du relativisme le plus total. On se patentait une vie avec les éléments disparates qui concordaient aux sentiments du moment, qu'on appelait "la mode" (être à la mode, être de son temps) et on acceptait cet état de fait comme résultant d'une inéluctable fatalité: le monde, par le réseau des moyens de communication, faisait croire en des choix illimités; la réalité était que ces choix étaient imposés (nous y reviendrons). Par la même occasion, ce fut également l’époque du réflexe identitaire qui amena les “grandes minorités” comme l’Islam, la Chrétienté et les Communistes à réagir de façon musclée contre les attaques répétées de la postmodernité à leur endroit. Cette réaction fut disproportionnée (ou proportionnée si l’on considère que la postmodernité était en train de faire disparaître ces grandes idéologies), ce que nous verrons lors de notre prochain exposé.
À suivre...
Photo: The light bulb Thomas Edison demonstrated on December 31, 1879, at Menlo Park, New Jersey - Wikimedia image (GFDL)
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