samedi 23 juin 2012

L'Orfeo

L’Orfeo, favola in musica (SV 318, « Orphée, fable en musique ») est un opéra de Claudio Monteverdi sur un livret du poète Alessandro Striggio (v. 1573-1630), fils du compositeur de même nom, Alessandro Striggio (v. 1540-1592).
Après une représentation préliminaire à l'Accademia degl'Invaghiti, il fut joué le 24 février 1607, pour l'ouverture du Carnaval, au Théâtre de la Cour de Vincent Ier de Mantoue et redonné le 1er mars. La partition est éditée en 1609 et rééditée en 1615 par Monteverdi lui-même, à Venise1, ce qui est exceptionnel. La première représentation moderne fut donnée en 1904 dans une adaptation abrégée de Vincent d'Indy à la Schola Cantorum de Paris. D'autres travaux suivent : Orff, Respighi, Maderna, Berio et enfin Malipiero (1930) plus fidèle à l'original2.
Drame lyrique dont on a célébré le 400e anniversaire de la création en février 2007, L’Orfeo est considéré comme l'un des premiers opéras de l’histoire de la musique (le premier étant Daphne de Jacopo Peri, dont la partition a été perdue), à la frontière de plusieurs autres genres musicaux comme le madrigal, la monodie accompagnée, le choral et la symphonie.

Basé sur le mythe d'Orphée et Eurydice où le héros grec essaye de sauver sa femme des Enfers, l'opéra est composé d'un prologue et de cinq actes :
  • Ouverture : Une fracassante toccata allegro en ré majeur (« jouée trois fois par tout l'orchestre au début du rideau » écrit Monteverdi sur la partition) ouvre l'opéra : elle fait plus office d'hymne national joué avant un concert solennel que de prélude à l'œuvre.
  • Prologue : La Musica (« un esprit de la musique ») explique le pouvoir de la musique et particulièrement le pouvoir d'Orphée dont la musique était si belle qu'elle réussissait à émouvoir les dieux, charmer les hommes et les animaux, et à faire se mouvoir les arbres et les rochers...
  • Acte I : Mariage d'Orphée et Eurydice.
  • Acte II : Par une messagère, Orphée apprend qu'Eurydice est morte, mordue par un serpent ; il décide d'aller aux Enfers pour la sauver (avec le récitatif et aria Tu se’ morta, mia vita, ed io respiro ? (Tu es morte, ma vie, et je respire encore ?) sur la fragilité du bonheur chanté par Orphée).
  • Acte III : L'espoir accompagne Orphée aux portes des Enfers. Rencontrant Charon, le passeur des Enfers, il essaye de le subjuguer par son chant. Sans succès, il essaye à nouveau mais avec sa lyre : Rendetemi il mio ben, tartarei Numi! (Rendez-moi ma bien aimée, dieux du Tartare !). Charon s'endort et Orphée en profite pour entrer aux Enfers.
  • Acte IV : Touchée par la musique d'Orphée, Proserpine, la reine des Enfers, épouse de Pluton, le convainc de laisser partir Eurydice. Pluton acquiesce sous une condition : Orphée ne doit pas se retourner pendant qu'Eurydice le suit sur le chemin du retour à la lumière et à la vie. Il part, Eurydice le suit, mais doutant, il se retourne et voit sa femme disparaître. Découragé, il retourne sur Terre.
  • Acte V : Accablé de chagrin, Orphée est emmené au ciel par son père Apollon et devient immortel, à l'égal des dieux. Il pourra voir Eurydice dans les étoiles. Le chœur chante la gloire d'Orphée.
Il y a débat sur l'altération de la part de Monteverdi de la fin écrite par Striggio, où Apollon accompagne son fils au ciel. En effet, dans le livret de Striggio, Orphée meurt, atrocement lacéré par des Ménades qui, voyant qu'il s'est détourné des femmes, décident de le tuer. Ce dénouement tragique n'était pas du goût de l'époque : Monteverdi et Striggio durent modifier la fin. Certes, Orphée ne retrouve pas Eurydice mais il est emmené par Apollon. D'ailleurs, la moresca finale, une danse du ballet céleste, contient des réminiscences de la première fin (Analyse du chef d'orchestre Nikolaus Harnoncourt). (D'après le livret de l'Orfeo dans l'enregistrement de 1968 avec Harnoncourt et le Concentus Musicus Wien, enregistrement Teldec).

http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Orfeo
http://youtu.be/yxBT1pfVAKQ



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