Niccolò Machiavelli (
Niccolò di Bernardo dei Machiavelli), en français 
Nicolas Machiavel (né le 
3 mai 1469 à 
Florence, 
Italie - mort le 
21 juin 1527 à Florence) est un penseur 
italien de la 
Renaissance, 
philosophe, théoricien de la 
politique, de l'
histoire et de la 
guerre.
Le Prince est une œuvre de 
Nicolas Machiavel, homme politique et écrivain 
florentin. Ce 
traité politique a probablement été écrit en 
1513, mais il n'a été publié qu'à partir de 
1532, cinq ans après la mort de son auteur. L'objet de ce traité, écrit alors que l'
Italie  est divisée en multiples principautés, est d'exposer l'art et la  manière de gouverner en jouant habilement des humeurs antagonistes du  peuple et des grands, au moyen d'une politique sachant faire usage aussi  bien des lois que de la force et de la ruse. 
Le Prince a souvent été accusé d'
immoralisme, donnant lieu à l'épithète 
machiavélique, bien qu'il ait été aussi loué comme traité politique, par exemple par 
Jean-Jacques Rousseau, qui en faisait le « livre des 
républicains ». 
Mis à l'index le 30 décembre 1559, Le Prince est censuré en Italie à partir de 1564 (date à laquelle l'index fut entériné par le Concile de Trente), avec les autres ouvrages de Machiavel.
Contrairement à la plupart des traités traditionnellement destinés à  l'édification morale du chef d'État, supposés l'encourager à l'usage  vertueux et juste du pouvoir, Machiavel pose rapidement qu'il n'y a pas  de pouvoir vertueux s'il n'y a pas de pouvoir effectif. Aussi la  question fondamentale posée par « Le Prince » n'est pas « comment bien  user du pouvoir selon les vertus morales et chrétiennes ? » mais  « comment obtenir le pouvoir et le conserver ? » 
Il ne s'agit pas de se référer à des valeurs morales transcendantes comme le faisait Platon dans La République, ni de poursuivre une utopie.  La politique doit s'exercer en tenant compte des réalités concrètes, ce  qui fait nécessairement passer la morale au second plan, et d'une marge  de liberté entre la contingence de l'histoire (la fortuna) et le caractère cyclique et éternel de celle-ci.
 Plutôt que de partir de ce qui devrait idéalement être, Machiavel se  propose de partir de la « vérité effective » des choses. Or, en  politique, celle-ci concerne avant tout le conflit entre les hommes et  la nécessité de réguler par les moyens les plus efficaces leurs  relations. Parmi ces moyens, la crainte qu'inspire le prince, par le  déploiement de sa puissance, est un des plus adéquats. Celui-ci devra  donc s'employer au premier chef à acquérir tous les moyens militaires,  économiques et juridiques qui garantiront sa force. Il ne devra pas non  plus hésiter à punir sévèrement ceux qui contestent son autorité, de  préférence en s'employant à marquer les imaginations (tortures  publiques par exemple), tout en se gardant d'être trop craint de tous,  afin de ne pas s'attirer de haines trop dangereuses pour la stabilité de  son pouvoir. Ainsi l'ordre sera préservé dans la cité et il lui rendra un bien meilleur service que si, par faiblesse ou « tolérance », il laissait s'installer la contestation et le désordre. De la sorte, il parviendra à être aussi bien craint qu'aimé pour ses qualités de chef. Dans une lettre à Piero Vettori du 16 avril 1527, Machiavel écrit ainsi :
   « Moi (...) j'aime plus ma patrie que mon âme ; et je vous dis ça  après l'expérience de ces soixante ans passés, pendant lesquels on a  travaillé les questions les plus difficiles, où la paix est nécessaire  mais où l'on ne peut pas abandonner la guerre, et avoir sous la main un  prince qui, avec difficulté, peut accomplir seulement l'une ou l'autre1. »
   
 La « vertu » (virtù) du prince n'est donc pas morale mais  politique : c'est l'aptitude à conserver le pouvoir et à affronter les  contingences de l'histoire (la fortuna) en sachant doser la  crainte et l'amour qu'il peut inspirer de façon à maintenir l'ordre et  l'unité de sa cité. L'originalité de la pensée de Machiavel est  cependant de ne pas conseiller pour autant au prince de mépriser toute  forme de moralité : pour s'assurer le soutien et l'appui de la  population, le prince devra respecter publiquement, au moins en  apparence, les règles de morale admises par son peuple. Peu importe  qu'en privé, il méprise ces règles, et de fait il devra souvent aller  contre la morale dans ses actions politiques secrètes, par exemple ne  pas hésiter à trahir sa propre parole si c'est un moyen de conserver le  pouvoir, mais publiquement il devra toujours être capable de « donner le  change » afin que son peuple ne se retourne pas contre lui.
 Enfin, un autre point important réside dans la division de la cité en  deux humeurs antagonistes, celles du peuple et celles des grands. Or,  Machiavel préconise au prince de s'appuyer sur le peuple plutôt que sur  les grands afin de conserver son pouvoir, ce qui a été l'un des motifs  permettant à un certain nombre d'auteurs (Rousseau ou, plus près de nous, Philip Pettit) de le classer parmi les républicains.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Prince