Classer, nettoyer, jeter… Cette activité me donne l’impression de faire un bilan. Le bilan de mes biens, le bilan de ma vie. Car chaque déménagement, immanquablement, en procédant à l’inventaire, en départageant le bon du mauvais, l’utile du superflu, en jetant ou donnant ce qui me semble inutile, je range et fais une mise au point s’opèrant jusqu’au fond de mon être. Je mets de l’ordre dans mon désordre.
Par exemple, j’ai décidé d’entreprendre cette corvée par le classement de ma bibliothèque (elle se situe au sous-sol). Pêle-mêle se trouve ma collection de livres, des statues, des jeux de sociétés, des cartes, une guitare et d’innombrables notes prises tout au long de mes lectures effectuées ces 15 dernières années. Remarquez que les objets qui me sont le plus chers se situent au sous-sol, comme enfouis au fond de ma psyché : c.-à-d., le subconscient. Certains de ces objets attendent seulement d’être actualisés le moment convenu (comme ces connaissances qu’on apprend par cœur et qui, l’instant venu, nous serve… ou nous desserve). Pour d’autres de ces objets, ils dormiront sous la poussière du temps pour le reste de l’éternité. Pour les derniers, ils seront annihilés; au mieux, ils seront oubliés. Question : est-ce mieux d’être oublié ou d’être annihilé? Annihilé, il n’existe plus; oublié, il existe tout en n’étant plus.
À suivre…
Nota Bene : Je constate que je ne suis pas matérialiste – ce qui m’est le plus cher se trouve réellement dans cette bibliothèque. En fait, je pourrais même me passer de ce qui se trouve dans cette bibliothèque – l’important, c’est que je me souvienne des choses qui se trouvaient dans cette bibliothèque.
Nota Bene #2 : Un nota bene (abrégé N. B.) /nɔ.ta be.nɛ/ (les e se prononcent é) est à l’origine une locution invariable du XVIIIe siècle (elle ne prend donc pas de « s » au pluriel). Ce sont des mots latins signifiant proprement « note » et « note bien ». Cette mention est utilisée en tête d’une note, d’une remarque, afin d’attirer l’attention du lecteur sur un point important, une précision. On peut également la trouver à la fin d’une lettre, mais elle se distingue du post-scriptum qui est spécifiquement une note palliant un oubli. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nota_bene)
Élucubration du jour : Impressionnant le nombre d’heures perdues dans les embouteillages. Démentiel de vivre aussi loin de ses maisons! Je reviendrai sur ce problème lors d’un post subséquent.
Livre à lire : Tous ruinées dans dix ans? de Jacques Attali.
Serons-nous tous ruinés dans dix ans ? Jamais, sauf en période de guerre mondiale, la dette publique des grands pays de l Occident n a été aussi élevée. Jamais les dangers qu elle fait peser sur la démocratie n ont été aussi graves. Pour comprendre les raisons profondes qui peuvent conduire des Etats comme l’Islande ou la Grèce à la faillite, Jacques Attali retrace l’histoire de la dette publique, qui est aussi celle de la constitution progressive de la fonction souveraine et de ce qui menace de la détruire. Tel est l’enjeu de la dette publique actuelle, née avec la crise financière et nécessaire à sa solution, mais dont chacun sent bien qu elle ne peut continuer de croître sans conduire aux pires catastrophes. Il est encore possible de régler ces problèmes, d’éviter la dépression, l’inflation et le moratoire, en repensant le rôle du Souverain et la part des dépenses publiques, en mettant en place d’autres règles comptables et une tout autre architecture financière et politique, que ce soit en France, en Europe ou au niveau mondial. (http://www.attali.com/ecrits/livres/essais/tous-ruines-dans-dix-ans-sortie-le-19-mai)