lundi 21 juin 2010

Le (grand) déménagement

Comme vous le savez, j’ai vendu ma maison. Puisque de nouveaux occupants l’habiteront, je me dois donc de la libérer (la libérer : comme si je l’avais kidnappée…). D’y penser, c’est un peu tôt, je vous l’accorde; je déménage seulement à l’automne. Malgré tout, j’ai cru bon de commencer le ménage, en débutant par faire le tri des choses entreposées dans mon sous-sol (faire le ménage: expression québécoise en passant).

Classer, nettoyer, jeter… Cette activité me donne l’impression de faire un bilan. Le bilan de mes biens, le bilan de ma vie. Car chaque déménagement, immanquablement, en procédant à l’inventaire, en départageant le bon du mauvais, l’utile du superflu, en jetant ou donnant ce qui me semble inutile, je range et fais une mise au point s’opèrant jusqu’au fond de mon être. Je mets de l’ordre dans mon désordre.

Par exemple, j’ai décidé d’entreprendre cette corvée par le classement de ma bibliothèque (elle se situe au sous-sol). Pêle-mêle se trouve ma collection de livres, des statues, des jeux de sociétés, des cartes, une guitare et d’innombrables notes prises tout au long de mes lectures effectuées ces 15 dernières années. Remarquez que les objets qui me sont le plus chers se situent au sous-sol, comme enfouis au fond de ma psyché : c.-à-d., le subconscient. Certains de ces objets attendent seulement d’être actualisés le moment convenu (comme ces connaissances qu’on apprend par cœur et qui, l’instant venu, nous serve… ou nous desserve). Pour d’autres de ces objets, ils dormiront sous la poussière du temps pour le reste de l’éternité. Pour les derniers, ils seront annihilés; au mieux, ils seront oubliés. Question : est-ce mieux d’être oublié ou d’être annihilé? Annihilé, il n’existe plus; oublié, il existe tout en n’étant plus.

À suivre…

Nota Bene : Je constate que je ne suis pas matérialiste – ce qui m’est le plus cher se trouve réellement dans cette bibliothèque. En fait, je pourrais même me passer de ce qui se trouve dans cette bibliothèque – l’important, c’est que je me souvienne des choses qui se trouvaient dans cette bibliothèque.

Nota Bene #2 : Un nota bene (abrégé N. B.) /nɔ.ta be.nɛ/ (les e se prononcent é) est à l’origine une locution invariable du XVIIIe siècle (elle ne prend donc pas de « s » au pluriel). Ce sont des mots latins signifiant proprement « note » et « note bien ». Cette mention est utilisée en tête d’une note, d’une remarque, afin d’attirer l’attention du lecteur sur un point important, une précision. On peut également la trouver à la fin d’une lettre, mais elle se distingue du post-scriptum qui est spécifiquement une note palliant un oubli. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nota_bene)

Élucubration du jour : Impressionnant le nombre d’heures perdues dans les embouteillages. Démentiel de vivre aussi loin de ses maisons! Je reviendrai sur ce problème lors d’un post subséquent.

Livre à lire : Tous ruinées dans dix ans? de Jacques Attali.

Serons-nous tous ruinés dans dix ans ? Jamais, sauf en période de guerre mondiale, la dette publique des grands pays de l Occident n a été aussi élevée. Jamais les dangers qu elle fait peser sur la démocratie n ont été aussi graves. Pour comprendre les raisons profondes qui peuvent conduire des Etats comme l’Islande ou la Grèce à la faillite, Jacques Attali retrace l’histoire de la dette publique, qui est aussi celle de la constitution progressive de la fonction souveraine et de ce qui menace de la détruire. Tel est l’enjeu de la dette publique actuelle, née avec la crise financière et nécessaire à sa solution, mais dont chacun sent bien qu elle ne peut continuer de croître sans conduire aux pires catastrophes. Il est encore possible de régler ces problèmes, d’éviter la dépression, l’inflation et le moratoire, en repensant le rôle du Souverain et la part des dépenses publiques, en mettant en place d’autres règles comptables et une tout autre architecture financière et politique, que ce soit en France, en Europe ou au niveau mondial. (http://www.attali.com/ecrits/livres/essais/tous-ruines-dans-dix-ans-sortie-le-19-mai)

dimanche 6 juin 2010

Actualités (mix)

En rafales:

Marée noire aux États-Unis
L'une des pires marées noires de l'histoire des États-Unis menace les côtes de la Louisiane. (Via Cyberpresse.ca)

Réflexion: Si l'humanité se sentait véritablement concernée, croyez-vous qu'on continuerait à transporter des tonnes de barils de brut d'un continent à l'autre? Qui d'entre vous s'est converti à une 4 cylindres avec plus ou moins 100 chevaux vapeur sous le capot? Bref, on s'en fiche et on se donne bonne conscience en payant 5ç pour ses sacs d'épicerie en plastique (fait à partir de pétrole).

Fermeture de la raffinerie Shell à Montréal. C’est la fin pour la raffinerie Shell à Montréal-Est et pour les 500 employés. (Via ruefrontenac.com)

Réflexion: Si on lâche le pétrole, on perd des millions d'emplois liés à cette industrie (voilà peut-être la raison principale du pourquoi qu'on continue de rouler avec des moteurs à explosion). Mais ce qui me met en maudit, c'est que les employés dans ce genre de situation sont considérés comme du bétail. J'entends les commentaires: "un monde de compétition, au plus fort la poche, la loi de la jungle, qu'ils retournent à l'école, ils peuvent travailler chez Walmart, pas fort de bâtir son avenir sur une usine dont les ressources vont se raréfier au fil du temps, que veux-tu qu'on y fasse, etc." Je trouve débile qu'on se donne comme des débiles avec l'hypothétique chance de se rendre à la retraite. Encore plus débile: d'étudier dans un domaine pendant des années en pensant y travailler avec joie, bonheur et prospérité. J'entends les commentaires: "ils ont juste à étudier dans un domaine prometteur, sera jamais trop tard de changer, etc." Tu fais quoi à 50 ans? Tu fais quoi avec une famille sur le bras? Tu fais quoi si t'as pas de talents? Astronautique, médecine et pharmacie, c'est pour l'élite. Joe le plombier, y fait quoi? Réponse: il endure puis y souhaite que tout aille bien jusqu'à demain matin. Mais Joe le plombier est un numéro. Alors, ferme ta gueule puis rame, Joe le plombier, parce que des plombiers, il y en a des millions, mais des médecins, il en manque des milliers. Même en voulant très fort, la très grande majorité ne pourrait devenir médecin, à titre d'exemple. Sur l'injustice, je pourrais discourir durant des années, alors passons au prochain sujet.

La famille moyenne paiera 33 300 dollars en impôt en 2010. En 2010, la famille québécoise moyenne gagnera 77 738 dollars et paiera un total de 33 300 dollars en impôts. La facture d'impôt totale représentera donc 42,8 % de son revenu. (Via lesaffaires.com)

Réflexion: Combien paieront les riches en impôts? Rien ou presque. De la Canada Steamship Lines et Irving Oil jusqu'à plusieurs fleurons de l'économie québécoise, tels que Vidéotron, Molson, Saputo, Alcan et Domtar, certains font modifier les lois en leur faveur, fuient vers les paradis fiscaux, tandis que d'autres réussissent à reporter le paiement de milliards de dollars. (Via voir.ca) Mais si les riches sont imposés, ils s'en iront ou ils cesseront d'être riches. Et pourtant: «Le Brésil a les taux d’imposition les plus élevés par rapport au PIB de tous les pays de l’hémisphère occidental et devinez quoi – ils ont un taux de croissance dément. Et les riches s’enrichissent, mais ils sortent les gens de la pauvreté.» (Hillary Clinton via les propos de Richard Hétu sur Cyberpresse.ca) Payons des impôts mes amis. Laissons les riches avoir des milliards de dollars (pensez un peu que 1 milliard de dollars, c'est 1000 millions de dollars, démentiel!) et continuez de penser que tout va bien parce que vous pouvez vous payer un grille-pain à 9,95 chez Walmart.

Citation de moi-même: "Le bonheur de ce siècle tient dans un grille pain à 10$."

Image: Courtoisie Les lumières de Marly-le-Roi. http://journal-lumiere-marly.over-blog.com/

mardi 1 juin 2010

Me voilà de retour!

En rafales:

1. Pourquoi j'étais parti? Mon blog prenait trop mon temps.

2. Pourquoi je reviens? J'ai du temps à perdre. J'ai encore beaucoup (trop) de choses à vous dire. Je me paye un dernier tour de piste et je vous laisse par la suite vivre votre vie en paix.

3. Qu'ai-je fait de bon durant ma semi-retraite? Je suis allé visiter la Floride (fantastique!). J'ai lu une douzaine de livres (à conseiller: La vie de Lazarillo de Tormes, Saturday de Ian McEwan, Les arpenteurs du monde de Daniel Kehlmann, Le bizarre incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon et ce bon vieux Nouveau Testament [14 lectures intégrales à mon actif depuis 20 ans]). J'ai vendu ma maison (trop de colons à NDL). J'ai acheté une nouvelle maison (j'ai allongé un quart de million de dollars). J'ai fait (presque) la paix avec mon travail.

4. Qu'ai-je fait dernièrement? J'ai préparé un itinéraire de voyage qui me mènera à Buffalo (une ville offrant un patrimoine architectural impressionnant). J'ai lu deux recueils de contes de nouvelles (Passez l'hiver de Olivier Adam et Une vie à coucher dehors de Sylvain Tesson). J'ai participé à un tournoi de Dr. Mario sur Nintendo 64 (perdu par défaut dû à un sommeil soudain causé par une trop grande consommation d'alcool). J'ai écouté trois excellents films (Rashamon de Akira Kurosawa, À bout de souffle de Jean-Luc Godard et Fantastic Mr.Fox). J'ai fêter ma fête.

5. De quoi vais-je discuter ces prochains jours? J'ai au moins 1000 idées! L'actualité bourdonne et l'imbécilité humaine n'a jamais été aussi bien partagée qu'en ce moment. De quoi aimeriez-vous discuter?